XIIIe congrès - Intervention de clôture
Je voudrais commencer par vous remercier à nouveau pour votre présence pendant ces quelques jours qui ont permis les débats, les échanges, la rédaction et le vote de textes qui ont permis de fixer l’orientation de notre fédération pour les 3 ans à venir.
Je dois l’avouer, à l’écoute des débats et en voyant se succéder à la tribune de nombreuses militantes et militants qui ont œuvré collectivement à la menée de nos débats, après avoir travaillé à rédiger nos textes, les avoir amendés… J’ai eu de vrais moments de plaisir, voire même de fierté ! Voir se déployer la volonté collective de construire et de renforcer notre outil syndical est un bonheur et la validation d’une conviction profonde que le collectif rend plus intelligent·e et plus fort·e. Un gros travail a été accompli, évidemment il y a encore beaucoup à accomplir…
Nous devons poursuivre de manière déterminée le travail engagé pour le développement dans nos secteurs du privé. Les débats nous ont prouvé que les militantes et militants de ces champs du sport et de l’éducation populaire étaient disponibles pour le faire et que le rôle de la FERC était de soutenir et d’amplifier ce déploiement engagé. Mais nous avons pu aussi entendre que ce travail concernait toute la fédération et de nombreux·ses camarades de nos champs du public ont témoigné de leur intérêt pour le travail engagé et de l’importance de celui-ci pour le développement de toute la fédération. De fait il s’agit bien d’un enjeu et d’un travail fédéral qui doit être porté par la direction de la FERC et l’ensemble de ses nouveaux élu·es. L’intégration de nouveaux syndiqué·es et la création de nouveaux syndicats, issus des associations d’éducation populaire et du sport, nécessitera de faire évoluer nos structures mais aussi nos modes de fonctionnement pour faire toute leur place à des camarades travaillant dans de petites structures, avec des statuts très divers, un temps de travail décalé et peu de droits syndicaux… Le chantier est ouvert, à nous de l’investir pleinement, en partenariat avec d’autres fédérations, les UD et UL et l’apport des structures confédérales d’aide au développement syndical.
La préparation, les débats et les décisions de notre congrès nous ont permis aussi de mesurer à quel point il reste nécessaire de discuter et d’échanger entre organisations fédérées afin d’éviter les incompréhensions et les situations de blocage. Je le rappelle, la fédération n’a ni la capacité statutaire, ni la volonté d’intervenir sur les orientations portées par ses organisations. Comme elle s’y était engagée la direction sortante a tenu très fermement cette ligne et cela doit se poursuivre. C’est politiquement juste mais c’est aussi un gage d’efficacité… En effet, sans syndicats, il n’y a pas de fédération, les revendications et l’orientation élaborées avec les syndiqué·es dans leurs syndicats sont évidemment plus justes et plus pertinentes pour les travailleuses et travailleurs concerné·es. Il faut être vigilant·es pour éviter les conflits internes qui sont contre-productifs et nous obligent à mettre notre énergie militante à les régler alors qu’elle devrait être toute entière au service de nos syndiqué·es et de nos organisations. Il me semble que le congrès permet quand même de mesurer le travail accompli. Il est le résultat de l’investissement de camarades des différentes organisations investi·es dans l’activité fédérale, j’ai pu le dire hier soir, mais il est aussi très largement dû à la volonté concordante des secrétaires générales et généraux de nos organisations qui ont ensemble porté cette nécessité de mettre en avant ce qui rassemble plus que ce qui met en concurrence ou en conflit.
Sur l’ensemble des points revendicatifs et des outils décidés collectivement pendant ces 5 journées intenses de congrès, il incombe à chacun et chacune de les porter et de transformer nos papiers et nos paroles en actes concrets au service de l’intérêt collectif. Pour ce faire nous devons être nombreux et nombreuses dans les collectifs de travail fédéraux. Nous avons aussi en charge de faire le lien entre la FERC et ses organisations, de la faire connaître aux syndiqué·es, de veiller à la bonne articulation de l’ensemble de nos structures professionnelles et interprofessionnelles dans une CGT renforcée, rajeunie et ouverte.
Comme nombre d’entre vous, et j’ai pu le constater pendant ce congrès, je ne crois pas au « syndicalisme punitif » : notre activité militante doit être autant que possible un temps d’épanouissement, de formation et de formation… La qualité de vos interventions, votre volonté collective de rester constructif·ves et de chercher toujours à rester sur le fond de la discussion, la capacité à écouter et à entendre les remarques des camarades porteur·ses d’expériences différentes sont un point d’appui très fort pour la nouvelle direction fédérale pour poursuivre dans cette voie. Chacun et chacune doit pouvoir trouver sa place dans nos collectifs militants, de la manière et au rythme qui lui convient, cela ne doit pas se faire au sacrifice de nos vies personnelles et de notre joie de vivre. Au contraire le collectif est et doit toujours demeurer une aide et un soutien face aux violences sociales, professionnelles, sexistes, racistes, homophobes, etc.
Il serait difficile de nous quitter sans remercier l’ensemble des camarades qui ont concouru à ce que ce 13ème congrès puisse se dérouler dans de bonnes conditions matérielles, à celles et ceux qui ont porté les cartons, conduit les voitures, tapé ou photocopié des textes, etc. Merci à Agnès, à Didier Cru, Claude Cadot et Christine Bariaud pour l’orga, à Michèle et Annick pour le secrétariat. Merci à Chantal et Olivier pour toute la préparation en amont du congrès. Un petit mot particulier pour Olivier : assumer les tâches d’organisation dans nos organisations est un travail souvent ingrat et peu visible, il est pourtant indispensable, alors merci beaucoup pour ton investissement sans faille et ton attention aux autres, et à moi en particulier…
Nos forces nous allons en avoir besoin dès lundi pour préparer toutes et tous ensemble la résistance à la réforme des retraites Delevoye/Macron et l’indispensable réussite du 5 décembre, 1ère étape de la mobilisation. Nous devons être offensif·ves et déterminé·es mais également porteur·ses d’espoir. La volonté de se battre pour une société et une répartition des richesses plus juste, pour que l’humain prenne le pas sur la recherche des profits. L’urgence sociale et environnementale s’invite dans nos débats, et dans nos vies, avec le mouvement des gilets jaunes, la jeunesse mobilisée pour le climat, des salarié·es pour la préservation de leurs emplois et de leur outil de travail, pour le droit à vivre et à travailler en France, entre autres. Toutes ces luttes sont la preuve que la résignation n’est pas le sentiment dominant dans la population.
La condamnation du système capitaliste, de sa violence et de son inégalité monte chez les jeunes, les moins jeunes, les travailleurs et travailleuses, à nous d’écouter toutes les revendications qui émergent, de discuter et d’aider à leur convergence. Portons nos valeurs, nos utopies, notre projet de société, toutes et tous ensemble !