Femmes mixité Extrême droite

 Pour un 8 mars égalitaire et antifasciste

 

Le 11 février, nous étions environ 250 réuni·es dans le patio de la Confédération pour une grande journée de préparation du 8 mars. Deux grandes thématiques étaient à l’ordre du jour. D’abord la transposition de la directive européenne sur la transparence salariale et l’égalité de rémunération qui doit s’appliquer dans toute l’Europe, et donc s’appliquer en France selon un calendrier qui s’échelonne jusqu’à juillet 2027, selon la taille de l’entreprise. Pourquoi cette directive est-elle si importante ? Parce qu’elle permet de contraindre la France à intégrer l’égalité des rémunérations pour des métiers de « valeur égale » et à réévaluer les métiers à prédominance féminine, et cela en s’appuyant sur 3 critères : les mêmes besoins de connaissances professionnelles, les mêmes capacités en découlant et la même responsabilité ou charge physique ou nerveuse. Le secteur public est concerné aussi, d’autant que la directive comprend un indicateur sur le temps partiel, qui n’existe pas dans l’index égalité salariale, déjà appliqué dans nos ministères.

Après une pause ponctuée par un atelier « animation de manif et chants de lutte », c’est à la lutte féministe contre les idées d’extrême-droite que nous avons travaillé l’après-midi. Nous avons partagé l’expérience de Aneta Trojanowska du syndicat polonais OPZZ et Janina Henkes du DGB allemand. En France, souvenons-nous de l’Alerte féministe déclenchée dans l’optique des élections législatives de juin 2024. Leur programme le démontre : les partis d’extrême droite ne sont pas des partis alliés aux idées féministes, même s’ils tentent d’en utiliser les thèses pour séduire leur électorat. L’extrême droite stigmatise les femmes et tente de les assigner de nouveau au travail domestique.

Souvenons-nous que si les hommes apparaissent dans les manuels comme ceux ayant chassé la « Peste brune », les femmes ont eu un grand rôle dans la Résistance. Comme en Pologne où un vote massif des femmes a fait changer la majorité au Parlement, soyons assurées qu’aujourd’hui encore, la lutte contre les idées d’extrême droite passera par les luttes des femmes.

Lutter pour ses droits et sa dignité : la puissance des femmes

Maeve Suarez, gardienne de troupeaux en Isère, a livré un témoignage bouleversant sur ses conditions de travail, de vie, les violences sexistes et sexuelles qu’elle a subies et la toute-puissance des patrons. Elle a expliqué comment, à plusieurs, elles se sont organisées et structurées pour faire face à ces situations qui ont parfois mis leurs vies en péril et ont réussi cette année à faire financer par la MSA un stage d’autodéfense féministe mis en place depuis 6 ans. Via le syndicat, elles ont également organisé des formations sur les VSST spécifiques aux gardiennes de troupeaux.

Par la voix de Fabienne Bodin, nous avons évoqué les célèbres Sardinières de Douarnenez. 100 ans après leurs aînées, les salarié·es de la conserverie Chancerelle et leur syndicat ont obtenu un accord sur les salaires et les primes.

En écho depuis la salle, une camarade femme de chambre à Suresnes (92) a partagé la lutte qu’elle mène avec plus d’une dizaine de collègues pour l’augmentation des salaires. En grève depuis 6 mois, ces travailleuses se battent également pour l’avenir de leurs enfants et ce faisant, elles découvrent leur force et reconquièrent leur dignité !