Rémunérations SN INRAE CGT

 RIFSEEP : S’appuyer sur les reculs obtenus à l’INRA… et les conforter !

 

Information de la CGT-INRA aux syndicats CGT de la fonction publique et à nos homologues dans les EPST, Universités et CROUS

La CGT se bat pour l’abrogation pure et simple du RIFSEEP, système inégalitaire et destructeur du statut que le gouvernement actuel, après les précédents, entend infliger à l’ensemble des fonctionnaires des 3 versants de la fonction publique (FP d’État, FP Hospitalière et FP territoriale). L’objectif principal est de casser le statut de la fonction publique dont l’un des fondements est la déconnexion du grade et de la fonction qui garantit l’indépendance de l’agent. Il introduit la logique d’une fonction publique d’emploi en lieu et place d’une fonction publique de carrière. Il est une prime à la "tête du client" qui dégradera le collectif de travail et par conséquent le service public rendu aux citoyens.

Là où il a été imposé, ses effets délétères ont déjà commencé, notamment dans les collectivités territoriales, mais aussi au CNRS où les agents viennent de recevoir leur notification de classement dans les groupes de fonctions, avec la modulation et la rémunération afférente. Mais comme pour les ordonnances anti-code du travail où la mobilisation des routiers et celle des dockers ont ouvert des brèches dans ce dispositif, l’action résolue des personnels INRA avec la CGT-INRA a amené à des reculs significatifs dans l’application du Rifseep.
Il nous semble important de les faire connaître à tous les agents de la Fonction Publique, d’autant plus que nous savons que ces reculs pourraient être facilement remis en cause par le gouvernement si la mobilisation faiblissait. Le compte-rendu CGT-Fonction publique de la rencontre du 16/10/2017 avec le Ministre de l’Action et des Comptes publics est explicite : plutôt que d’augmenter la valeur du point d’indice, le ministre préfère développer encore plus de systèmes de rémunération individualisée « au mérite ».

A l’initiative de la CGT-INRA, la mobilisation contre le Rifseep a concerné depuis 2 ans toutes les couches de l’INRA : pétitions signées massivement par les agents de toutes catégories, accueils « animés » de notre ancien puis de notre nouveau PDG lors de toutes leurs visites des centres de recherche, prise de position de la majorité des Directeurs d’Unité contre son application à l’INRA… et maintien jusqu’au bout de l’unité des 4 syndicats nationaux INRA (CGT-SUD-CFDT-CFTC) contre ce dispositif.

Le résultat : les groupes de fonctions correspondent strictement aux grades de chaque corps, et tout changement de grade se traduit automatiquement par un changement vers le groupe de fonction correspondant ; les seules modulations existantes sont les primes additionnelles actuelles maintenues que sont la prime informatique et l’ISFIC ; aucun lien n’existe avec l’entretien d’évaluation, et les chefs de service n’ont pas à intervenir sur le montant de la prime perçue par les agents ; le CIA est certes prévu mais uniquement pour des cas très exceptionnels sur décision de la Direction Générale et n’est pas budgété.

Toutes mesures qui percutent la volonté de déconnecter grade et fonction et d’instaurer la prime au pseudo-mérite.

Mais les agents de l’INRA ne sont pas naïfs : le gouvernement et les directions ont réussi à imposer, avec malheureusement l’aide de certaines organisations syndicales, des mesures inverses au CNRS, à l’INSERM, à l’IRSTEA et dans tous les autres EPST, au CROUS et dans nombre d’universités.

C’est pourquoi nous nous adressons à nos homologues des autres EPST et Universités : appuyons-nous tous ensemble sur ce qui a été obtenu à l’INRA,
comme sur les réactions indignées des collègues à l’annonce de leur notification de classement, pour remettre en cause ce système de rémunération individualisée « au mérite », système mis en place au détriment des mesures générales que nous réclamons depuis des années et seules capables de voir améliorer nos conditions de travail et de vie !