Parole à ... Benoit Teste

Secrétaire général de la FSU
Quel est ton parcours professionnel et militant ?
Je suis né en 1978, j’ai fait mes études à Toulouse, une licence d’histoire à l’université du Mirail. J’ai toujours eu un goût pour le militantisme mais je suivais de loin les syndicats étudiants.
Dès ma nomination dans le second degré en 2001 (certifié Histoire Géo), me syndiquer était une évidence et militer l’a été quelques années après, avec un sentiment d’être légitime, par des actions très concrètes en lien avec les collègues, et pas seulement de grands discours qui peuvent être intimidants quand on entre dans le militantisme.
Je me suis syndiqué au SNES à Lyon parce que c’était le syndicat majoritaire et présent sur mon établissement. J’ai milité dans la section académique, d’abord sur le remplacement, puis élu secrétaire académique du SNES de Lyon et plus tard secrétaire général adjoint du SNES. Je m’y suis beaucoup impliqué sur les questions fédérales.
J’ai été élu SG de la FSU en 2019, notre prochain congrès aura lieu en février : j’aurai donc effectué deux mandats. J’envisage de continuer à être militant syndical mais avec une implication moins forte, entre autres, en suivant les enjeux du syndicalisme européen pour la FSU, ce qui me semble essentiel aujourd’hui.
Que penses-tu du travail de rapprochement entre nos deux organisations, quel est ton rôle ?
Il est primordial dans le contexte de montée conjoncturelle de l’extrême droite et j’agis dans le cadre des mandats historiques de la FSU qui s’est toujours posée comme une organisation voulant dépasser les divisions du syndicalisme. Il y a un vrai risque de remise en cause du syndicalisme par des effets néfastes inévitables comme le repli corporatiste, notre syndicalisme va être impacté. Il peut même disparaître en devenant très pur idéologiquement, mais très faible numériquement, en incapacité d’agir. Il faut démontrer que les divisions du syndicalisme ne sont pas figées, des chemins sont possibles pour unir davantage les syndicats, dans des formes que nous saurons adapter. Car tout le monde le sait : ce n’est pas simple. On ne veut pas pas fusionner car ça n’aurait pas de sens aujourd’hui, en particulier car on perdrait des forces en route. Il faut éviter de créer un étage supplémentaire mais au contraire se renforcer mutuellement.
C’est l’intérêt de l’ensemble des salarié·es et des professions que syndiquent la FSU à ne pas se replier. À la tête d’une fédération comme la FSU, je mesure l’intérêt des syndicats nationaux fortement ancrés dans des métiers mais je constate que nous ratons des éléments car nous sommes moins en prise avec tout le salariat.
Le choix de travailler avec la CGT nous permet de dépasser cette limite et de nous renforcer mutuellement. Si ce travail se fait avec la CGT, c’est que nous partageons la même conception du syndicalisme : nous voulons construire un syndicalisme de transformation sociale à vocation majoritaire.