Nihon Hidankyo, prix Nobel de la paix 2024, invitée d’honneur à la CGT

Jeudi 23 janvier, la CGT avec le mouvement de la Paix, organisait une conférence sur la paix avec comme invitée d’honneur l’organisation japonaise Nihon Hidankyo qui a reçu le prix Nobel de la paix 2024. Beaucoup d’organisations syndicales et de partis politiques de gauche étaient également présents. Il est à noter que le gouvernement français de son côté ne les a pas reçus.
80 ans après les bombardements nucléaires américains sur Hiroshima et Nagasaki, l’organisation japonaise Nihon Hidankyo, organisatrice et force vive du mouvement de la Paix japonais a reçu le prix Nobel de la paix 2024 pour ses actions de reconnaissance des survivants des bombardements atomiques et pour sa lutte contre les armes nucléaires. La délégation japonaise était composée de M. Shigemitsu Tanaka, vice-Président de Nihon Hidankyo, M. Toshiaki Ishikawa, vice-président de ZENROREN (organisation syndicale japonaise) et de Mme Yayoi Tsuchida, vice-Secrétaire générale de Gensuikyo (Mouvement de la Paix japonais).
Les interventions ont permis de mesurer que dans le contexte mondial actuel, la menace nucléaire n’est pas un fantasme. Ce sujet concerne directement la France qui est une des 9 puissances nucléaires mondiales, troisième pays exportateur d’armes et qui n’est pas signataire du TIAN (traité sur l’interdiction des armes nucléaires), un traité international des Nations unies visant à interdire les armes nucléaires dans le monde. Le combat pour la paix est un combat syndical, car ce n’est pas seulement l’absence de guerre, mais bien la construction d’une paix durable appuyée sur le progrès social et la lutte contre la misère.
M. Shigemitsu Tanaka, survivant du bombardement de Nagasaki, a pris le temps de raconter son histoire et son combat, un moment fort de la soirée. Il était âgé de 4 ans et vivait avec sa famille à 6 km du point zéro de Nagasaki lors du largage de la bombe. Il a pu nous décrire l’état des personnes irradiées regroupées dans l’école. Il était impossible de soigner et de soulager, le seul « remède » disponible c’était de l’eau de mer bouillie qui ne permettait pas de soigner les plaies pleines de verre et bientôt d’asticots... La puanteur, les gémissements, qui quand ils s’arrêtaient signifiaient la mort… Des souvenirs forts et poignants pour un homme de 88 ans aujourd’hui. Il a pu nous décrire ensuite comment l’irradiation a continué, en particulier avec l’envoi de personnes pour déblayer les ruines, l’horreur perdurait accompagnée de la censure. S’ajoute à cela le choix américain de se limiter à des examens auprès des personnes irradiées et de ne pas les soigner, ce scandale a duré deux ans.
L’explosion d’une nouvelle bombe à Bikini par le gouvernement américain le 1° mars 1954 a provoqué le début du mouvement de la paix au Japon : « Il faut nous sauver nous-même et l’humanité entière, en nous servant de notre terrible expérience ». Un message qui résonne fortement aujourd’hui et qui nous engage.