Enseignement Supérieur et Recherche Lutte contre les discriminations Déclarations

 Motion XIIIe congrès - Non à l’appel à la délation raciste !

 

Lundi 14 octobre, l’ensemble des personnels de l’Université de Cergy-Pontoise a reçu une fiche envoyée par la direction visant à « détecter les signaux faibles » de radicalisation et de terrorisme : « Absentéisme récurrent : aux heures de prière/le vendredi », « port d’une djellaba/port de pantalon dont les jambes s’arrêtent à mi-mollets », « port de la barbe sans moustache », « apparition du port du voile », « arrêt de consommations de boissons alcoolisées », « arrêt de consommations de nourritures à base de porc », « consommations récente de produits halals »… Cette fiche est clairement islamophobe, assimilant les musulman·es aux terroristes.

De nombreux personnels ont été scandalisés et ont immédiatement réagi. Le CA (conseil d’administration) a dénoncé cette fiche et la direction s’est excusée auprès des personnels. Cette démarche de l’Université est inacceptable, et s’inscrit dans un contexte délétère de stigmatisation des musulman·es et de développement du racisme afin de diviser la population. Cela s’inscrit dans la droite ligne du discours de Macron qui a demandé aux Français de « faire bloc » contre « l’hydre islamiste ». Il a aussi appelé à construire une « société de vigilance » contre la radicalisation, y compris dans le milieu scolaire.

Ce discours est relayé par le ministre de l’éducation Jean-Michel Blanquer, par exemple quand il dit dans les médias « on voit parfois des petits garçons qui refusent de tenir la main à une fille, si cela débouche sur un problème plus grave, on le signale ».

Le ministère de l’enseignement supérieur impulse ce type de démarche dans les universités et organismes de recherche. Il a édité un flyer intitulé « Prévenir la radicalisation ». C’est ce document prétendant « détecter la radicalisation », qui a été décliné par la direction de l’Université de Cergy Pontoise.

Les personnes de confession musulmane sont aujourd’hui effectivement ciblées par le dispositif de fichage et de délation. Les opinions politiques et l’activité syndicale sont dans le viseur. Ce sont des atteintes grandissantes à toutes les libertés. Il est urgent de réagir et s’opposer à cette vision de la société, qui rappelle les heures sombres de Vichy et des appels à la délation.

La FERC CGT continuera sans relâche à lutter contre toutes les discriminations et le racisme, à l’école, à l’université, dans la culture comme dans toute la société.

Carcans Maubuisson, le 18 octobre 2019