Sous la conduite de Philippe Martinez, une délégation de la CGT composée notamment de Marie Buisson, membre de la CEC et secrétaire générale de la FERC et de Pierre Coutaz, responsable de secteur international de la confédération et membre de la FERC, s’est rendue en Palestine.

Pendant cinq jours, la délégation a enchaîné les rencontres et les visites pour mieux prendre la mesure des souffrances endurées par le peuple palestinien.
La visite de points de passage est extrêmement illustrative des brimades dont se rendent coupables quotidiennement les autorités israéliennes à l’encontre des travailleuses et travailleurs de Palestine devant se rendre de l’autre côté du mur de séparation. Déjà victimes du vol de leurs terres en raison de la scandaleuse politique de colonisation impunie internationalement, un nombre très important de Palestiniennes et de Palestiniens de Cisjordanie se retrouvent désormais sous la domination économique d’Israël qui leur inflige tous les jours des heures d’attente aux postes de contrôle avant de les exploiter honteusement, sans droits sociaux ni syndicaux.

La CGT est par ailleurs retournée à Bilin où elle s’était déjà rendue en 2013. Une occasion de constater l’effroyable progression de la colonisation autour d’un village qui pourtant est parvenu, au terme d’une résistance civile exemplaire, à protéger une partie de ses terres. Face à cet intolérable morcellement territorial de la Palestine, le silence des gouvernements occidentaux et en particulier de la France n’en est que plus complice. La différence de traitement est criante quand on compare aux sanctions que la communauté internationale a été capable de prendre face à la Russie agresseuse dans la guerre en Ukraine.

Plusieurs rencontres ont également ponctué l’agenda de la délégation :

• avec les responsables du bureau de l’OIT à Ramallah à l’occasion d’une formation de femmes militantes syndicales défendant la mise en œuvre dans le pays de la convention 190 de l’OIT contre les violences sexistes et sexuelles sur le lieu de travail,
• avec le ministre palestinien du travail,
• des visites de sections syndicales d’entreprises et un passage sur la tombe de Yasser Arafat ont permis de compléter utilement ce tableau d’ensemble.

La délégation s’est ensuite rendue à Bethleem et à Jérusalem-Est pour rencontrer des syndicalistes.
Une rencontre avec M. René Troccaz, consul général de France à Jérusalem a permis d’échanger sur les actions qui doivent être conduites urgemment afin de permettre la reconnaissance pleine et entière de l’État de Palestine. Après l’élection d’un représentant palestinien sur la liste des travailleur·ses au Conseil d’Administration du Bureau International du Travail, obtenue par la CSI avec le soutien très actif de la CGT, il est aujourd’hui grand temps que la Palestine elle-même devienne membre de l’OIT. M. le consul a également informé la délégation des destructions de maisons et déplacements de populations dont sont victimes les Palestinien·nes dans les quartiers Est de Jérusalem. La situation de Salah Hamouri a également été évoquée.
La dernière journée de présence de la délégation a été consacrée à une série de rendez-vous à Tel Aviv avec les rares représentant·es encore sur place du camp de la paix.

Pour rappel, les dernières élections législatives en Israël ont permis le retour de Benjamin Netanyahu et donc la constitution d’un gouvernement de droite et d’extrême droite comme jamais vu, ce qui n’augure rien de bon pour les mois à venir.