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 Grande Bretagne : Supérieur, les enseignant·es repoussent une réforme des retraites par la grève

 

En Grande Bretagne (GB), les droits d’inscription à l’université ont explosé (9 000 livres / an), les universités sont devenues de véritables entreprises privées se livrant une concurrence féroce, visant à maximiser leurs profits et à réduire les coûts.

Le gouvernement anglais a voulu réduire brutalement les retraites des universitaires : le montant de la pension ne dépendrait plus des cotisations versées par les salarié·es et les employeur·ses, mais serait fonction des profits réalisés, avec à la clé une perte de pension estimée entre 20 % et 40 % selon le syndicat UCU (University and College Union, syndicat des universités). Certains présidents d’universités proposaient même des fonds de pensions complémentaires par université, au lieu du fonds national, cherchant à éclater tout cadre de négociation national…

Durant l’hiver et le printemps 2018, les enseignant·es ont réagi avec force avec leur syndicat UCU. Dans des conditions rendues difficiles par les restrictions du droit de grève en GB (obligation légale de vote majoritaire des salarié·es pour déclencher ou poursuivre une grève), les personnels ont organisé la mobilisation : 14 jours de grève, avec piquets de grève réunissant parfois plusieurs centaines de personnes, cours banalisés à l’extérieur (parfois dans la neige), jonction avec les étudiant·es qui soutenaient leurs profs. À tel point que les chanceliers ont commencé à chanceler.

Finalement, après un premier accord signé par la Secrétaire générale de UCU mais repoussé par les salarié·es, un second accord plus favorable a été signé : pour l’essentiel, il repousse d’un an la mesure gouvernementale. Dans la bataille, le syndicat a gagné plus de 16 000 nouveaux adhérent·es.

Accords locaux, retraites détruites, universités à but lucratif, droits d’inscription fastueux ? Le programme de Macron pour l’hiver !?! Les salarié·es du Royaume Uni nous montrent la voie…