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 Dossier Formation syndicale

 

FORMATION FÉDÉRALE D’ACCUEIL : UN VÉRITABLE ENJEU FÉDÉRAL !
Dans un monde de plus en plus complexe qui agresse en permanence les travailleurs, permettre à chaque syndiqué de pouvoir se mettre en mouvement est vital, représente un enjeu majeur.

C’est la préoccupation de toute la Cgt. En effet, comment reprendre la main, être de masse et de classe, donc comment collectivement repasser à l’offensive, en nombre, en contenu, en perspectives émancipatrices si nos organisations ne sont pas représentatives de toute la diversité du salariat, et en premier lieu, de la diversité des syndiqués ? Répondre à cette question, c’est déjà commencer à se sortir des stratégies néo-libérales qui fracassent le travail, l’emploi, les garanties individuelles et collectives. C’est commencer à reconstruire du rapport de force, à l’échelle des 25 millions de travailleurs. Notre 47ème congrès confédéral avait déjà posé les bases de ce qu’il nous appartient à tous de prendre en compte et surtout de développer : « créer les conditions pour que tout nouvel adhérent à la CGT acquière, dès son adhésion, les connaissances et les savoir-faire nécessaires pour participer à la vie syndicale et s’approprie tous les outils mis à sa disposition ». La formation syndicale est le poumon indispensable pour satisfaire à cet objectif. Si elle constitue un droit pour chacun, tout au long de son activité, l’enjeu est bien de se donner les moyens de sa réalisation : en temps, en formateurs, en incitation, en priorisation, en qualité de vie syndicale, en démocratie effective… Il en va de la possibilité d’engagement de chacun et de son efficacité. Trop souvent, engagement et efficacité sont le fait des militants aguerris et fortement investis dans la vie du syndicat et de la section. Cela n’aide pas le nouveau syndiqué à prendre des responsabilités, des mandats… Par ailleurs, la vie du syndicat est ancrée dans le quotidien, dans un ou des établissements qui ont tous leur singularité. Pour construire sa propre efficacité au sein d’un collectif, il faut aussi pouvoir lier le professionnel, l’interprofessionnel, le fédéralisme, le confédéralisme. Bref, une efficacité individuelle et collective à l’échelle sociétale et sociale, jusqu’à ses dimensions européennes et internationales.

Alors, comment faire en sorte que chacun trouve sa place ? Connaisse la Cgt dans ses valeurs, ses orientations, ses fonctionnements, ses diversités et ses richesses ? Confronte ses connaissances, expériences avec d’autres travailleurs ? Parce que pour pouvoir agir, il faut pouvoir connaître, nommer, dire, confronter, débattre, analyser, retranscrire, socialiser, etc. Bref, il faut une éducation syndicale à l’émancipation sociale.

Sortir des constats, mettre en commun les forces des organisations fédérées pour construire …

Analyser, anticiper, nourrir et approfondir sa pensée individuelle et collective, faire en sorte que chacun soit résolument acteur, décideur, pérenniser l’organisation : un besoin essentiel ! Cela passe par la formation syndicale. Nul ne peut le contester.
Pourtant, il y a encore un véritable fossé entre les intentions proclamées au 47e congrès et la réalité de nos organisations.

Combien de nos syndiqués ont pu avoir la chance, l’honneur et le bonheur de suivre un stage de formation syndicale générale ? Qu’il soit d’accueil, de niveau 1 ou de niveau 2 ?
Combien de syndiqués ont-ils, dans les faits, été réellement accueillis par leur syndicat ?
Combien de syndicats dédient un temps précis pour l’accueil de leurs nouveaux syndiqués ?
Combien de syndicats, combien d’organisations fédérées, combien d’UL organisent réellement un stage d’accueil ?
Combien se donnent les moyens pour que les syndiqués s’engagent réellement dans un processus de formation ?
Combien de syndicats et d’organisations fédérées se préoccupent, dans les faits, d’assurer leur développement et leur pérennité, s’intéressent vraiment à la « politique des cadres » de nos organisations ?

La réponse à toutes ces questions est : pas beaucoup, trop peu au regard des enjeux !

Si nous voulons sortir du simple constat et des formules incantatoires, il va bien falloir élaborer des tentatives d’explications mais aussi, au niveau de la fédération, des esquisses de solutions.

La multiplicité des attaques frontales contre nos droits et nos organisations nous poussent à nous enfermer, à nous concentrer sur le présent, sur la réponse immédiate, sur la réponse pratique, technique, rapide et rendent difficiles toutes possibilités d’anticipation, de projection, de réflexion collective sur nos besoins. De réflexion mais aussi, plus basiquement, d’expression, de formalisation.
La construction d’un processus d’appropriation de connaissances relève de la gageure.

L’enseignement « officiel » avec son modèle trop souvent rigide et dont certains ont pu garder un mauvais souvenir, continue d’influer sur nos représentations de la formation syndicale. Cela amène nombre de militants à considérer que l’expérience suffirait, oubliant au passage un principe majeur du marxisme, la formalisation de la pratique. Ce n’est pas le moindre des paradoxes dans notre fédération « Education, Formation, Recherche, Culture, Education populaire ».

Les obstacles sont donc nombreux à l’expression des besoins. Comme à la formalisation des attentes. Comme à la formalisation des demandes de formation. Comme enfin, à la concrétisation de celles-ci.

S’engager « politiquement », s’engager résolument pour que chaque
nouveau syndiqué puisse bénéficier d’une formation d’accueil est une contribution modeste mais décisive pour rendre naturelle une démarche de formation syndicale tout au long de notre vie militante.

La démocratie ne se réduit pas au vote -moment formel- mais se traduit par l’échange, la confrontation et ainsi l’approfondissement de la pensée. L’émancipation, c’est un processus. Construire au quotidien, s’assurer de la qualité de vie syndicale et donc de la formation au sein de nos organisations est une condition sine qua non au développement des organisations.

Croissez et multipliez ! disait l’autre. Nous rajouterons : pour de nouvelles conquêtes sociales. Nous ne sommes pas condamnés à construire notre finitude mais à penser notre infinitude. C’est cela, construire un avenir pour et avec les humains, pour et avec les travailleurs.

Premières expériences 263 rue de paris 93515 Montreuil

C’est l’adresse du complexe CGT de Montreuil. Lieu où l’on se réunit, où l’on débat, où collectivement on élabore des stratégies, on construit des repères revendicatifs.

Lieu de sources et de ressources pour les syndicats, lieu où l’on invente le futur tous ensemble. Lieu où l’on peut rencontrer au détour d’un couloir, au détour d’une table du self, Fabien, l’électricien, Monique, la secrétaire administrative, Muriel de l’Avenir social, Hervé de la Ferc, Philippe le secrétaire général de la confédération et Joëlle, Agnès, Martine, Corine, Danielle, Alain, Pascale, Claude, Cendrine, Jean-Luc, Olivier, Jean-Yves, Philippe, Christine, Christel, Vincent et les autres …
Les murs, les panneaux montrent la diversité, l’organisation de la Cgt, montrent, démontrent, ce qu’est une confédération, ce qu’est LA CGT.

Un jour est née l’idée que l’on pouvait accueillir des nouveaux syndiqués dans ce lieu, que l’on pouvait leur « faire toucher du doigt », leur faire découvrir physiquement notre, leur organisation syndicale.
C’est ainsi qu’est né le stage syndical d’accueil en région parisienne. D’abord au sein de la Ferc-Sup, très vite rejointe par les camarades des FJT. Après un temps de mise en commun de la réflexion, de la pratique pédagogique, de moyens financiers et de formateurs, le principe a été enfin élargi à toute la fédération.
Depuis 2014, celle-ci prend en charge l’ensemble des frais concernant cette formation fédérale de 2 jours. C’est une décision politique forte qui renvoie aux enjeux posés à l’ensemble de la CGT.
Cette formation d’accueil n’est qu’une des facettes de l’accueil qu’est en droit de (* que doit) recevoir tout nouveau syndiqué à la Cgt quels que soient son âge, son expérience syndicale, professionnelle, ses déjà mandats… Elle se situe après l’accueil dans le syndicat, étape essentielle pour connaître ses attentes, ses besoins, ses envies d’engagement et d’investissement et pour lui permettre de prendre toute sa place dans son syndicat, dans la CGT.
Elle ne se substitue pas à une formation courte apportant des éléments ponctuels, techniques correspondant à chacun des secteurs professionnels de la Ferc (statuts, code du travail, les CCN, les IRP…). Pas de cours magistraux dans ce stage ! Non, le nouveau syndiqué est au cœur de la formation, c’est lui qui enquête. C’est lui qui fait découvrir aux autres. C’est lui qui va à la rencontre, qui interroge. Et elles sont nombreuses, les rencontres ! L’Urif, la fédération, l’IHS, l’Avenir social, Indécosa, le DLAJ, les collectifs fédéraux et confédéraux… Ce stage est une immense chasse au trésor. Le trésor, ce sont les militants, le trésor c’est LA CGT, le trésor c’est LUI, le trésor c’est LE syndiqué.

Et si on allait plus loin ? En région ?

Au regard des enjeux posés, une formation fédérale d’accueil circonscrite aux syndiqués de la région parisienne ne peut suffire.

Nous devons donc réfléchir ensemble à des déclinaisons possibles, sur d’autres lieux, d’autres territoires, aux plus près des syndiqués et des organisations fédérées, sans risque de confusion avec les structures professionnelles et interprofessionnelles.
Organisation confédérée, nous pouvons agir en toute complémentarité avec nos organisations, en partenariat avec les unions locales ; ce qui n’empêche nullement ces dernières d’en organiser autant que de besoin, l’essentiel restant bien l’accueil des nouveaux syndiqués. C’est pourquoi la fédération propose d’expérimenter des formations d’accueil décentralisées, réunissant des syndiqués, des syndicats, des collectifs… relevant de différentes organisations de la FERC, sur un même bassin d’emploi, un même département, une même région.

Cette proposition s’inscrit dans nos orientations, les besoins et les attentes des organisations. Il ne s’agit donc pas de délivrer un produit fini, un prêt à porter. Si l’architecture du concept est voulue pérenne – la découverte physique de la Cgt, donc ouverte sur le professionnel, l’interprofessionnel, les activités spécifiques… - la construction de la formation ne peut se réaliser qu’avec les militants des syndicats ou collectifs concernés. Une co-construction utile à tous, efficace pour tous.
Prendre contact avec la fédération est donc essentiel pour mettre en débat les enjeux, la démarche et finaliser sa mise en œuvre.

D’ores et déjà, la fédération va travailler en commun avec des organisations fédérées sur quelques régions ciblées pour ancrer une dynamique.