Communiqué syndical brésilien
Dimanche dernier 8 janvier, à Brasilia, des manifestant·es bolsonaristes ont envahi violemment les bâtiments de la Place des Trois Pouvoirs, sous la surveillance bienveillante d’une partie des forces de l’ordre. Ces événements ont bouleversé tou·tes les Brésilien·nes qui avaient exprimé leur enthousiasme le weekend précédent lors de l’investiture du Président Lula.
Le mouvement social, dont les organisations syndicales, a aussitôt réagi en appelant à des rassemblements massifs dans tout le pays le lundi 9.
Nous publions ci-dessous la traduction d’une note émise par la Confédération Nationale des Travailleur/ses de l’Éducation (CNTE), membre de la CUT le soir-même des événements.
Le refus du vandalisme et des actes terroristes qui ont eu lieu aujourd’hui à Brasilia doit aller de pair avec la punition rigoureuse de toutes les personnes impliquées !
2023 01 08 note publique
Le Brésil a connu cet après-midi du 8 janvier 2023 des faits répugnants commis par des criminels et des terroristes bolsonaristes envahissant les sièges des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire de l’Union. Avec la violence qui les a toujours marqués, ils ont dégradé tout ce qu’ils voyaient devant eux. La horde de terroristes, qui n’accepte pas le résultat électoral et le système démocratique qui gouvernent le Brésil, a avancé dans l’après-midi de ce dimanche vers la place des Trois Pouvoirs, et sous la clémence, la connivence et le soutien tacite de la police militaire du district fédéral, a favorisé la déprédation des biens publics et des symboles les plus chers de notre République.
Contre la souveraineté populaire, les actions promues aujourd’hui doivent être exemplaires et rigoureusement punies, en identifiant ceux qui ont financé ces actes et les criminels qui y ont participé. À la demande du gouverneur du district fédéral Ibaneis Rocha, le retrait de l’actuel secrétaire à la sécurité publique du District Fédéral, ancien ministre de la justice de Bolsonaro et qui se trouve aujourd’hui à Miami, n’est pas suffisant et ne répond pas aux attentes de la société brésilienne. Consterné par ce qui s’est passé, le peuple brésilien exige que l’intervention fédérale dans la sécurité publique du District Fédéral, décrétée par le président Lula en fin d’après-midi d’aujourd’hui, doit immédiatement licencier l’actuel commandant de la police militaire de district qui, pour le moins, a tergiversé devant les actes regrettables de ce dimanche. Il est fondamental d’identifier et de punir également les agents publics qui n’honorent pas la confiance que la société brésilienne leur a accordée et qui, via le Fonds constitutionnel fédéral, leur paie leur salaire.
Cette attaque contre l’État brésilien qui, en détruisant le patrimoine du peuple, au nom d’un prétendu patriotisme, porte atteinte à la souveraineté du pays, attaque les symboles de la République et les piliers de notre démocratie, et utilise notre drapeau national, symbole majeur de notre patrie, comme uniforme de lutte contre la Constitution brésilienne, est inacceptable. Et pire : tout cela stimulé par l’ancien président fasciste.
La démocratie ne survivra que si les enquêtes et les punitions qui ne peuvent passer aujourd’hui sont plus rigoureuses. Il est urgent d’arrêter les bailleurs de fonds de ces actes, les criminels qui les ont perpétrés, les forces de sécurité et les agents publics qui en ont été complices.
De la part de la société civile, des mouvements sociaux et syndicaux brésiliens, il reste la vigilance permanente de notre démocratie et de ses institutions, en occupant les places et les rues de tout le pays pour défendre la souveraineté du vote populaire qui a élu Lula Président en 2022 ! Nous ne tolérerons aucune menace contre le gouvernement que le peuple brésilien a élu ! Nous nous sommes battus pour la démocratie hier, aujourd’hui et à jamais ! Fascistes et terroristes, ne passeront pas ! Pour la démocratie brésilienne, nous sommes tous vigilants !
Brasilia, 8 janvier 2023 - Direction générale de la CNTE