L’attaque d’une violence inédite visant à détruire l’AFPA révèle le dogme patronal sous-jacent : la fin des qualifications. Mais cette idéologie surannée se diffuse bien au-delà de la seule formation continue et explique la contre-réforme Blanquer de la formation professionnelle initiale.

Avec une réduction de 30 % des effectifs et la fermeture de 38 centres, la disparition de l’AFPA semble programmée. Cet EPIC de formation des adultes qui assure la gestion et la délivrance des titres du Ministère du Travail, ne se justifie plus dès lors que les qualifications professionnelles seraient sacrifiées sur l’autel des « compétences » à la sauce MEDEF.

Transposant dans l’éducation Nationale, ce révoltant concept « d’employabilité » selon la vision patronale, Jean Michel Blanquer transforme l’enseignement professionnel afin que les LP deviennent des fabriques de « chair à patron » ! Fini donc l’acquisition d’un métier reconnu, et cette contre réforme mélange allègrement les publics (jeunes et adultes), les parcours (en apprentissage, sous statut scolaire, en formation continue) au sein de « campus d’excellence » au seul service du patronat local. Évidemment les enseignant·es feront les frais de cette flexibilité tous azimuts, par une sévère dégradation de leurs conditions de travail, devant être « au four et au moulin ».

Il semble donc fondamental de mener une contre offensive idéologique, et d’armer les militant·es au cours d’une conférence débat sur l’enseignement professionnel qui se déroulera le 13 mars prochain, à l’initiative de l’IHS FERC (voir ci contre) dans les locaux de Montreuil.

Tou·tes les syndiqué·es sont invités à venir débattre sur les évolutions, transformations, mutations des formations professionnelles et technologiques et plus spécifiquement de l’enseignement professionnel. Et ce depuis la création des centres d’apprentissages en 1944 jusqu’aux lycées professionnels (LP) d’aujourd’hui, en resituant les mutations dans le contexte politique, économique, social des quelque soixante-dix années écoulées.

Il s’agit, partant des établissements, de mettre à jour les interactions entre évolutions de ceux-ci, statut des personnels et contenus, objectifs de formations :
Comment les besoins en qualification, les formations et certifications (notamment les diplômes) et les aspirations des jeunes et des familles se croisent-ils ?

Comment les stratégies patronales, les politiques menées de la création d’une structure publique conduisant à la formation des ouvrier·es qualifiés à 80 % d’une classe d’âge au niveau bac ont fait évoluer l’enseignement professionnel ?