International Société

 Vive la solidarité internationale !

 

Le 28 juin dernier, à Oujhorod, les représentant·es des deux confédérations syndicales ukrainiennes, la FPU et la KVPU, ont réceptionné les fourgonnettes fournies par l’intersyndicale CGT – CFDT – FO – CFE-CGC – CFTC – UNSA – FSU – Solidaires.

C’est le premier aboutissement de l’initiative « un convoi syndical pour l’Ukraine » lancée par la CGT dès la mi-mars en concertation avec les syndicats ukrainiens. Dans ce dialogue entre dix organisations et deux pays, les analyses et les approches peuvent diverger. Les camarades ukrainien·nes insistaient sur la nécessité d’une aide militaire à leur pays alors que ce n’était évidemment pas le rôle des syndicats français d’en apporter une. Et, dans chaque OS, et en particulier à la CGT, l’opportunité d’une telle aide fait l’objet de débats animés !

L’objectif du convoi était par conséquent d’exprimer avant toute chose la solidarité de la CGT à la résistance du peuple ukrainien en fournissant une aide logistique et matérielle : don des deux fourgonnettes elles-mêmes et d’une centaine de kits humanitaires. Dans le courant du mois d’octobre, plusieurs camions partiront également pour l’Ukraine chargés de machines à laver industrielles, de fours micro-ondes, d’autocuiseurs, de bouilloires, de chauffages à l’huile, de protections féminines et de denrées alimentaires, notamment pour les enfants.

Une chose est clairement ressortie de nos échanges avec nos camarades ukrainien·nes : les travailleur·ses subissent la guerre au premier chef et ce sont les plus pauvres qui restent sous les bombes faute de moyens pour évacuer loin du front. La FPU a transformé plusieurs bases de loisirs qu’elle gère dans les Carpates en centres d’accueil de réfugié·es, mais les syndicats ukrainiens ont besoin de véhicules pour amener l’aide au plus près des populations restées sur place. Sur les 14 millions de personnes déplacées depuis le début de la guerre d’agression et d’annexion menée par Poutine contre l’Ukraine, 6 millions ont franchi la frontière de l’Union Européenne, mais près de 8 millions ont trouvé refuge dans l’ouest du pays, à l’intérieur même de l’Ukraine.

Conduites par cinq camarades (une de SUD PTT et quatre de la CGT, dont trois de syndicats affiliés à la FERC), les camionnettes ont traversé l’Europe en 48 heures. Deux jours plus tard, la camionnette de la KVPU, était déjà dans le Donbass, à 100 km du front.

L’engagement sur deux fronts des syndicats ukrainiens

Les travailleuses et travailleurs de l’Ukraine et leurs syndicats sont confronté·es à une situation de guerre et d’occupation depuis huit ans. Le 24 février, la guerre a changé d’échelle, faisant planer une menace pour la survie de l’Ukraine elle-même. Des dizaines de milliers de syndicalistes sont partis se battre au front ou se sont engagé·es dans la défense territoriale. Les deux principaux syndicats du pays, la FPU et la KVPU, contribuent activement à l’effort de défense nationale et sont très impliqués dans l’aide aux déplacé·es intérieur·es, comme en témoigne l’usage intensif des camionnettes que nous leur avons données. Mais dans le même temps, nos camarades ukrainien·nes doivent faire face à de lourdes attaques contre le code du travail en Ukraine. Depuis la mi-mars, le Parlement ukrainien examine et vote des lois qui laissent les mains de plus en plus libres aux employeur·ses. Une de ces propositions, dénoncée par la CSI et la CES, focalise l’inquiétude des syndicats. Ratifiée par le président Zelensky le 17 août 2022, cette loi prive de la protection du Code du travail 70 % de la main-d’œuvre ukrainienne.

Adrien (Cgt Educ’action 93, Le Raincy)
Éric (Cgt Éduc’action 75 UL Cgt Paris 13e)
Pierre (SNPEFP CGT, Espace International de la confédération)