Education International

 Situation problématique dans l’Éducation en Algérie

 

La rentrée scolaire en Algérie en septembre dernier a été plus que problématique.

Pour bien comprendre, il est important de parler de la situation actuelle de notre école qui verse dans tout sauf dans la modernité et la citoyenneté : une école qui encourage tout sauf les compétences et les savoir-faire ; une école avec des classes surchargées auxquelles s’ajoute « l’énormité » des programmes et des horaires.
A titre d’exemple, les classes techniques maths ont un horaire de 36 à 38 heures par semaine ! Ce qui ne permet pas à l’enfant de s’épanouir et d’exercer des activités culturelles et sportives nécessaires pour son évolution mentale et corporelle.
De plus, les programmes sont loin d’être attractifs pour l’enfant. Nous sommes loin du « savoir être et vivre » selon les directives de l’UNESCO.

Les établissements sont dans une situation alarmante. L’austérité imposée par le gouvernement n’arrange rien. La nouvelle génération d’enseignant·es doit faire face au manque de formation criant sur le plan pédagogique. Ce problème est d’ailleurs la cause de nombreux conflits qui apparaissent chaque année dans les établissements scolaires. Notre système, gangrené par la corruption, est ce que l’on nomme une « Médiocratie ». Il tue toute créativité chez les fonctionnaires.

La seule et unique alternative pour remédier à cette situation catastrophique qui deviendra bientôt chaotique, c’est bien de se mettre autour d’une table et de rouvrir les discussions autour du statut pour essayer de sauver ce qui reste car actuellement celui-ci ne permet pas l’émergence de compétences et freine l’évolution de l’esprit créatif.

Vous ne serez pas surpris par le fait que le Covid n’arrange en rien la situation de l’école en Algérie.

Le protocole pédagogique exceptionnel adopté pour l’année scolaire 2020-2021 dans le cadre de la lutte contre la pandémie du coronavirus, a été récemment modifié. Le ministère de l’Éducation nationale a donc procédé à l’allègement du programme scolaire et du volume horaire. Un allègement qui demeure « insuffisant ». Après la répartition des classes d’élèves en deux groupes et le passage d’une séance de cours d’une heure à 45 minutes, une nouvelle organisation pédagogique vient d’être mise en place. Les programmes scolaires ont été allégés davantage et le volume horaire également. « Il s’avère que le rythme de travail adopté au départ a été pénible à supporter pour les élèves, les enseignants et tout le corps administratif. Après des protestations dans certaines wilayas (régions administratives), le ministère de l’Éducation nationale a décidé de réduire le volume horaire et le nombre de séances hebdomadaires ».

Le recours au système de groupes et le manque de salles de cours ont contraint certains établissements scolaires à travailler les samedis. Problème : le transport est interdit durant le week-end.

Nous interpellons la tutelle pour revoir une nouvelle fois, le volume horaire des matières et à l’alléger au maximum. Mieux vaut sauver l’année scolaire avec un « minimum » que de fermer les établissements. La crise sanitaire du Covid 19 a dévoilé toutes les failles du système éducatif qui nécessite une refonte que nous revendiquons depuis des années. Il faut donc revoir les programmes qui sont actuellement trop chargés, revoir les volumes horaires, les rythmes scolaires, et même les périodes des vacances.

Nabil Ferguenis, Conseiller principal d’éducation dans un collège à Béjaïa Chargé de communication au STE (Syndicat des travailleurs de l’Éducation)

L’Algérie connaît aussi la division syndicale puisqu’elle compte 23 organisations dans le champ de l’Éducation. Le STE est affilié à l’Internationale de l’Éducation.