Sécurité sociale

 PAROLE À … Catherine Perret

 

Sortante de la Commission Exécutive Confédérale

En quoi a consisté ton mandat à la direction confédérale ?

J’ai été présentée par la FERC et élue au congrès de Nantes en décembre 2009. Pendant plusieurs années j’ai participé à différents collectifs revendicatifs sur la formation professionnelle continue, la jeunesse et les services publics.

En 2016, Philippe Martinez m’a proposé au bureau confédéral où j’ai été chargée de l’emploi, la formation professionnelle, la protection sociale dont les questions de la retraite.
Nous avons eu à combattre les deux lois travail Macron 1 et 2 et deux projets de régression sociale en matière de retraite.

Le mandat de membre du bureau est très prenant mais aussi très enrichissant. En matière de protection sociale
par exemple, nous avons construit un projet de transformation sociale : la sécurité sociale intégrale qui assurerait avec la sécurité sociale professionnelle, des droits garantis de la naissance à la fin de vie.

Quelles luttes en 2019-2020 avec la retraite à points ?

Macron a décidé, après avoir été élu en 2017, de changer totalement le système des retraites. C’était à la fois une stratégie pour brouiller les conséquences En effet, avec le système à points, il n’y aurait plus de droits garantis, mais une individualisation extrêmement dangereuse des parcours de vie. Ainsi le chômage, la précarité, le temps partiel lié aux enfants, le handicap n’auraient plus du tout été pris·es en compte pour atténuer les inégalités à la retraite.

Après près de deux années de discussions stériles avec le haut-commissariat aux retraites, la lutte s’est engagée à l’automne 2019 avec une première date de grève massive le 5 décembre. Elle a marqué le début de près de
3 mois de mobilisation.
Dans nos secteurs professionnels, ce jour-là, la quasi-totalité des personnels étaient dans le mouvement. Rappelons que les enseignantes ont été identifiées par le gouvernement lui-même comme les grandes perdantes du système à point, ce dernier reconnaissait la nécessité de revaloriser leurs rémunérations.
Les régimes spéciaux étaient aussi visés y compris celui de la Fonction publique et les agent·es ont mené des grèves reconductibles très massives.

Ces mobilisations ont permis de retarder le passage de la Loi au parlement et le travail conjoint de la CGT notamment avec les partis politiques d’opposition a favorisé le dépôt de nombreux amendements à l’Assemblée
nationale. Malgré un 49-3, la loi a été enterrée en mars au moment du confinement lié au Covid.

Une nouvelle réforme paramétrique à combattre en 2022 ?

Nous avons dû avant tout faire le bilan de la première lutte retraite de 2020 avant de construire la stratégie de ce mouvement social majeur qui restera le plus important des dernières décennies.
La bataille des idées était plus simple, prendre deux ans fermes et plus de trimestres donc plus de décote c’est assez compréhensible.

Par contre il fallait construire une unité syndicale complète et solide, c’était indispensable. Nous l’avons fait et elle a permis ces 12 journées avec des millions de manifestant·es. Élargir la grève en particulier dans les secteurs privés a été facilité par les luttes pour les salaires enclenchées par la CGT principalement dès le printemps 2022. Nous avons eu, par contre, beaucoup moins de grèves reconductibles.

Malgré la promulgation en catimini de la loi par Macron, le mouvement continue, le 1er mai s’annonce énorme,
le RIP (référendum d’initiative partagée) n’a pas dit son dernier mot. La réforme ne pourra pas s’appliquer..