C’est non seulement une attaque contre un service public mais aussi contre une agence qui rappelle les enjeux climatiques du moment. L’ensemble des champs de l’éducation, de l’enseignement supérieur et de la recherche subit l’offensive trumpiste. Un documentaire diffusé par Arte nous rappelle comment l’école est attaquée par les franges les plus réactionnaires de la société états-unienne.

Aux États-Unis, les écoles publiques sont dirigées par des commissions scolaires composées de citoyen·nes élu·es. Le documentaire réalisé par Auberi Edler nous montre la campagne menée pour remplacer cinq membres sur les neuf qui composent la commission scolaire d’Elizabethtown en Pennsylvanie. Trois listes sont en présence : une liste démocrate – qui avait perdu les élections précédentes et qui, pour la première fois, est complète -, une liste républicaine « modérée » et une liste qu’on peut qualifier de « nationaliste chrétienne ».

C’est cette liste qu’on suit au tout début du documentaire et cela fait immédiatement froid dans le dos. La première personne rencontrée est interrogée sur ses inquiétudes. Réponses : « ces histoires d’identité de genre », « la sélection des livres [mis à disposition dans la bibliothèque de l’école] ».

En effet, l’obsession première des « nationalistes chrétiens », c’est bien la « pornographie » qui serait véhiculée dans des livres qui ne devraient pas être accessibles aux enfants – fussent-ils ou elles lycéen·nes. « Mais où commence la pornographie chez eux, peut-être quand des enfants se tiennent la main ? » nous disent ces femmes rencontrées dans une église progressiste du lieu où elles viennent d’élaborer des pancartes « Save the banned books ». D’autres obsessions de cette droite fascisante, ce sont évidemment le droit d’utilisation des armes et l’interdiction de l’avortement.

Sans aucun commentaire, la réalisatrice nous rappelle aussi que la défaite de 2020 a conduit les partisan·es de Trump à s’emparer de toutes les élections locales pour gagner tous les échelons du pouvoir. Elle nous fait accompagner ces candidat·es dans leur campagne et dans leurs activités quotidiennes et face au déferlement d’intolérance, de contre-vérités portées par l’extrême droite, on ne peut qu’admirer le courage de toutes celles et tous ceux qui s’y opposent, dont les enseignant·es. Les fédérations syndicales de l’éducation AFT – American Federation of Teachers – et NEA – National Education Association – mènent actuellement campagne contre les premières mesures fédérales visant à tailler dans les budgets de l’Éducation publique et à développer les chèques éducation. L’AFT mène une campagne médiatique intitulée « protect our kids » tandis que la NEA a choisi la voie de la pétition.