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 Dossier Lien n°221 - Écologie et éducation

 

Forts enjeux pour le collectif fédéral " Écologie " !

Plusieurs axes de travail

Le collectif fédéral Écologie a été mis en place à la suite du 14e congrès de la FERC CGT à Saint-Pierre-Quiberon en 2023. La nécessité de prendre en compte l’évolution de notre corpus revendicatif face à des changements climatiques doit être une évidence.

Ces évolutions trouvent leurs origines dans un constat de la surexploitation des ressources naturelles avec le capitalisme débridé comme responsable et sa recherche de profits immédiats et exponentiels en surexploitant les travailleurs et les travailleuses.

Le travail du collectif est désormais lancé avec plusieurs axes de travail :

  • Développer les revendications adoptées au 14e congrès fédéral. Lier les enjeux sociaux et environnementaux pour adapter, transformer et faire évoluer l’emploi. Développer des projets de reconversion avec les travailleurs et les travailleuses de certains secteurs pointés dans les plans territoriaux de transition juste. Ces plans de transition juste sont au nombre de 5 sur notre territoire, ils pointent les industries ou les activités polluantes. Ils flèchent les différents moyens financiers pour baisser les émissions des gaz à effet de serre. Mais, déjà, les différentes fédérations en lien avec l’industrie font part de véritables saignées dans l’emploi industriel, non pas parce que nous sommes sur une baisse des besoins (voiture, médicaments ou autres matériaux) mais parce que l’activité se fait délocaliser de plus en plus dans d’autres pays et d’autres parties du monde avec moins de contraintes législatives sociales (sur les conditions de travail notamment) et environnementales. Les produits arriveront sur des méga porte-conteneurs, seront livrés dans les bases logistiques énormes occupées par des travailleurs et travailleuses sous-payé·es.
  • Former les militant·es et les syndiqué·es au cours des commissions exécutives fédérales, formations fédérales et au cours d’échanges intersyndicaux. Développement et évolution des formations initiales qualifiantes ont déjà commencé dans le secteur public et pour les formations continues en lien avec de nouveaux process et de nouveaux métiers avec des opérateur·ices en territoire comme l’AFPA.
  • Travailler au sein des différentes commissions confédérales suite au 53e congrès, notamment à la commission confédérale ETAP (Environnement et Transformation de l’Appareil productif) qui vient de valider son plan d’action syndicale pour l’environnement et a réuni 700 militant·es, le 28 mai à Montreuil pour participer aux états généraux de l’industrie et environnement. Faire évoluer les fiches revendicatives confédérales 5, 28, 29, 31, 36 au cours des prochains CCN.

Comment inclure notre fédération et son collectif écologie dans ce travail confédéral ?

Peut-être simplement en rappelant quelques axes de travail :

  • Améliorer les conditions de travail et d’études, en devenant actrices et acteurs des propositions d’évolution du bâti et pratiques professionnelles via les CSA.
  • Avoir des moments de formation et de débats sur l’écologie.
  • Construire notre revendicatif au plus près des travailleur·ses.

Vers l’écologie décoloniale

Le 7 mai 2024 avait lieu à Paris le procès historique de Tran To Nga contre 14 multinationales de l’agrochimie (dont Bayer-Monsanto). Cette Franco-Vietnamienne se bat pour faire reconnaître le lien entre ses maladies et l’utilisation de l’agent Orange durant la guerre du Vietnam.
La médiatisation de ce procès a mis en évidence un des points majeurs de l’écologie décoloniale : le racisme environnemental, caractérisé par des lieux hautement pollués volontairement, habités par des personnes non-blanches.

La France a un rôle majeur dans ce racisme environnemental, ces écocides.

En effet, que ce soit pour ses essais nucléaires (Algérie, Polynésie), dans ses vols de ressources en Afrique pour satisfaire ses besoins de surproduction capitaliste, dans « l’habiter colonial » qui consiste à imposer des monocultures via la déforestation jusqu’à rendre le territoire inhabitable, la France n’a eu de cesse d’utiliser ses colonies comme une ressource sans considération pour les peuples autochtones et les conséquences à long terme. Les Antilles continueront pendant encore des années de subir les effets dévastateurs du chlordécone, le Vietnam de la dioxine, le continent Africain de subir la « Françafrique ».

Par sa volonté d’inclure la question écologique dans le champ des luttes sociales, la FERC-CGT se doit de prendre cette dimension en main : il est urgent de sortir de l’écologie occidentalisée pour construire un internationalisme des luttes sociales et écologiques.

Les pollutions induites par la fabrication d’appareils numériques sont très supérieures à celles produites par leurs fonctionnements : il faut donc étendre leur durée de vie et éviter d’en construire à nouveau.
Le champ lexical du numérique laisse planer un sentiment d’immatérialité : son développement a pourtant un impact de pollution bien réelle sur notre planète.

Il y a une concurrence d’usage des besoins en métaux rares des appareils connectés et les équipements de la transition comme les éoliennes ou les panneaux solaires. Considérons, comme les matériaux qui les constituent, la finitude des ressources informatiques en les utilisant moins souvent et le plus efficacement possible. Il faudrait alors penser au ré-usage des matériels informatiques existants en adaptant leurs logiciels pour obtenir un outil efficace, économe en énergie en allongeant leur durée de vie. La fabrication des nouveaux outils doit bénéficier d’un cahier des charges plus restrictif sur les besoins en énergétiques et ressources ainsi que le traitement des déchets produits.

Frugalité numérique ?

Le capitalisme s’appuie sur une incitation à consommer de nouveaux produits, en créant de faux besoins. Les coûts énergétiques supportés par les populations des zones minières sont effroyables : guerre pour l’accès aux ressources, travail inhumain, altération irrémédiable des sites.

L’innovation doit se focaliser sur la sobriété énergétique et en matériaux rares plutôt que de spéculer sur des pseudo-révolutions technologiques marketing.
Des outils numériques durables qui nous procurent ce qu’il y a d’essentiel et d’émancipant : l’usage d’un outil robuste sur lequel on peut compter toute sa vie.
À compter de 2024, un indice de durabilité apparaîtra sur les équipements électriques et électroniques. Cette proposition déjà mise en œuvre par quelques acteur·trices militant·es du monde informatique est connue comme " frugalité numérique ".
Imaginons être doté·es d’appareils informatiques qui durent et sobres en électricité !

Mobilisations

Les manifestations et les mobilisations liés à la protection de l’environnement sont souvent longues et peuvent sembler extrêmes. Elles donnent parfois lieu à des arrestations, à des restrictions sur les rassemblements, ou l’utilisation de la force démesurée pour les disperser. Ces mesures peuvent susciter des débats sur la liberté d’expression et le droit de manifester. En tant qu’organisation syndicale, nous devons nous poser la question : devons-nous rejoindre ces mobilisations ? Sur quel motif ? Avec quels moyens ? Comment peser sur les choix qui seront faits ?

Vous avez dit activistes ..?

Sur le front du dérèglement climatique, des crises sociales et écologiques, aucune réponse politique n’est apportée. Pourtant, les populations aspirent au changement, et pas seulement pour le climat de demain. Elles voient bien qu’aujourd’hui leurs conditions de vie se dégradent, que l’injustice explose, et qu’on fait peser sur elles l’austérité budgétaire et les règles du marché. Alors, comment sortir du modèle économique néolibéral dominant, dont la brutalité menace tout et particulièrement les droits humains fondamentaux ?

Les mouvements écologistes et du climat proposent la désobéissance civile pour mobiliser les consciences et sortir du capitalisme mortifère. En finir avec l’impunité des pollueur·ses, l’inaction des États et leur collusion avec la finance. Renoncer à l’extraction des ressources, aux subventions des énergies fossiles, à l’agriculture productiviste, aux aménagements du territoire et aux projets industriels écocides, aux plastiques et aux accords de libre-échange. Se positionner en légitime défense de la biodiversité, des valeurs de l’existence humaine et des conditions de vie sur Terre. Opérer une transformation démocratique radicale.

Les stratégies de luttes sont polymorphes, mobiles et adaptées au contexte actuel de répression généralisée. C’est un jeu du chat et de la souris où il s’agit d’inventer en permanence de nouvelles formes de contestations imprévisibles et spectaculaires. Ces mobilisations font face à un déchaînement disproportionné de l’attirail sécuritaire d’état qui cherche à faire peur et à dissuader.

Jeune, inventif, déterminé, le combat écologique s’appuie sur un tissu associatif local, aux ramifications nationales et internationales capables d’organiser des happenings très médiatisés ou de mener en justice l’inaction des États et les projets industriels écocides. Les activistes utilisent toutes les formes d’expressions pour investir les ZAD, occuper des usines, envahir des CA, organiser des marches mondiales. Les rassemblements sont pacifistes, enjoués, frondeurs.

Un peu partout germe une contresociété faite de collectifs, d’espaces communs, d’entraide et de partage d’initiatives contre le productivisme, la surconsommation, avec des idées alternatives : autogestion, microéconomie, agriculture bio, artisanat et commerce local ou de seconde main, récupération et réparation des objets, protection des écosystèmes... Les lycéen·nes font la grève du climat.

Ces nouveaux combats interpellent les organisations syndicales qui œuvrent pour un changement social. L’action syndicale repose sur une mobilisation massive, par la grève et la manifestation. Nous nous mobilisons pour reconstruire de nouvelles filières industrielles, avec des relocalisations propres, pour développer une agriculture respectueuse des écosystèmes et de la biodiversité, et s’appuyant sur des personnels hautement qualifié·es, conscient·es des enjeux politiques et sociaux, engagé·es dans l’action syndicale et environnementale.

L’or bleu

Dans tout le pays, le dérèglement climatique Se traduit partout par des épisodes extrêmes de plus en plus fréquents. La question de l’eau est devenue centrale et suscite des inquiétudes notamment liées à sa gestion et aux conséquences de sa surexploitation (dans l’agriculture, le tourisme, l’industrie ...).

Si des départements ont connu des inondations historiques cette année, les périodes de sécheresse se multiplient (comme dans les Pyrénées orientales) et risquent de devenir la norme. La raréfaction de cette ressource précieuse va impacter fortement nos vies quotidiennes mais aussi des secteurs industriels comme la production d’électricité, la production de matériaux nécessitant de grande quantité d’eau.

De nombreuses questions se posent aujourd’hui et les solutions mises en place ne prennent que peu en compte les normes environnementales ou sanitaires.

Les premières expériences vécues dans ces territoires doivent servir pour construire et diffuser nos repères revendicatifs offensifs pour s’opposer aux projets du Capital (comme la construction de méga-bassines) visant à s’approprier la ressource en eau et à confier sa gestion à des prestataires privés.

Pour la FERC CGT, l’eau est un bien public, pas une marchandise. Les questions des usages prioritaires de l’eau, du partage de la ressource, de sa gestion, de la qualité des réseaux de distribution sont des enjeux majeurs de ce siècle.

Journées Intersyndicales " Écologie et Éducation "

La FERC CGT, la FSU et SUD Éducation organisent la première édition des journées intersyndicales « écologie et éducation » les 3 et 4 décembre 2024 à MONTREUIL, à la bourse nationale du travail.
Ces deux journées de formation intersyndicales se veulent des moments d’échanges, de réflexions et de construction de revendications, des mobilisations et des luttes pour permettre de placer les questions d’écologie au cœur de nos métiers et de nos établissements de la maternelle à l’université.

Les différentes problématiques abordées sous forme d’ateliers : enjeux socio-politiques de la transition, l’enseignement de l’écologie, le rôle de l’école dans la transformation écologique, l’éco-anxiété, les pollutions aériennes, les évolutions des conditions de travail, l’évolution du bâti scolaire et universitaire.

> mardi 3 décembre /
· accueil à partir de 9H30
· 2 ateliers à partir de 14 h « programme et pédagogie, éco-anxiété »
· table ronde à 16H30 sur la bifurcation des programmes scolaires

> mercredi 4 décembre /
· 9h15 : 2 ateliers :
 matin : L’air que l’on respire et évolutions climatiques, évolutions des conditions travail, évolution des conditions d’études
 l’après-midi sera consacrée aux restitutions.

Inscriptions