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 Dossier "jeunes" - élections 2014

 

Les jeunes s’engagent, avec la CGT, pour défendre leur emploi, leur salaire, l’avenir de leur service public

La CGT : 120 ans d’innovation au service du progrès social et demain, avec vous ?

Loin d’être dépassée, la CGT, n’en déplaise au MEDEF et aux divers gouvernements, reste la principale force de résistance et de défense du monde du travail. Elle mène toujours des combats progressistes pour revendiquer des améliorations de conditions de vie et de travail de l’ensemble des salariés et retraités, pour défendre et améliorer la protection sociale. Au quotidien, les militantes et militants CGT apportent leur soutien aux salariés face aux patrons et à la hiérarchie administrative. Ils et elles agissent dans un syndicat interprofessionnel qui sait faire jouer les solidarités entre les professions pour mener les luttes.

Dans nos secteurs (éducation, enseignement supérieur, recherche, culture), les plus jeunes salariés sont de plus en plus confrontés à la précarité, au non respect de leurs droits, aux bas salaires. Ils ont tout lieu d’aspirer à plus de justice sociale, à plus de reconnaissance. Pour cela, il est impératif qu’ils s’organisent collectivement pour porter leurs revendications. Ils ont toute leur place au sein de la CGT car ils sont souvent les premiers concernés par les attaques menées contre le monde du travail. Vous découvrirez dans ce 4 pages le témoignage de 5 jeunes militants et/ou candidats lors des prochaines élections professionnelles. Ils vous font partager le sens de leur engagement, leurs attentes et leurs espoirs.

Alors, faites comme eux, n’hésitez plus à pousser la porte du premier syndicat de France pour y trouver de l’aide et y apporter vos propositions et votre force en vous syndiquant. Lors des élections professionnelles de 2014, portez vos voix pour des élus qui vous ressemblent et qui défendront vos intérêts individuels et collectifs !

Laurianne

Je suis enseignante d’espagnol, certifiée du privé. J’ai un Master 2 en Lettres et Civilisations Latino Américaine. Je dénonce clairement le manque de considération dont nous souffrons régulièrement, nous les enseignants. Notre ministère ne reconnaît pas notre travail : salaires bas, avancement très lent, peu de choses mises en place pour les professeurs qui veulent progresser rapidement. Il y a cette terrible différence de considération entre les professeurs du privé et ceux du public. Nous avons peu de moyens mis à disposition pour faire cours autrement. Nous sommes aussi déconsidérés auprès des gens extérieurs à ce corps de métier : dans les médias et parfois autour de nous on dit que les profs sont toujours en vacances, qu’ils font toujours la même chose, qu’ils sont bien payés pour ce qu’ils font. Ca me blesse car c’est très éloigné de mon vécu. Cette ambiance négative vis-à-vis de notre profession occasionne une certaine morosité et un manque de en plus important de motivation chez certains collègues.. J’ai souffert au début de ma carrière du manque d’implication de mes représentants syndicaux et pour une fois je crois dans la représentante CGT et en sa véritable volonté de faire bouger les choses. J’attends de mon syndicat qu’il soit à l’écoute de nos attentes, de nos questionnements, qu’il se batte pour que certaines choses changent positivement en notre faveur.

Natacha, 27 ans

J’ai intégré la Bibliothèque Nationale en 2007 sur le site François Mitterrand en tant que vacataire (contractuelle sur crédit). Après une série de contrats courts, de changements de poste ou de département, j’ai obtenu un contrat de 3 ans au service Philosophie avec une quotité horaire de 80h/mois. À la différence des titulaires, je n’ai pas de tâches internes (traitement des collections), j’effectue uniquement du service public (surveillance de salles, prêts aux lecteurs, prélèvement et rangement des documents en magasins). Comme dans l’ensemble de la Fonction Publique, un des problèmes à la BnF est l’embauche de contractuels sur des besoins permanents de fonctionnaires. La plupart des agents ne sont plus étudiants mais continuent d’enchaîner les contrats précaires alors qu’en parallèle, les services n’ont plus les moyens d’assurer correctement leurs missions de conservation et de communication des documents du fait des suppressions de postes. La charge de travail augmente, les agents titulaires passent plus de temps en service public et doivent laisser de côté leur travail interne. Ces élections doivent être le moment pour tous les agents (titulaires et contractuels) de montrer qu’ils sont en désaccord avec la politique menée par le Ministère et la direction de la BnF. Pour moi, la CGT est le meilleur outil dans les instances pour préserver nos droits et en gagner de nouveaux. Pour s’opposer aux baisses de budgets dans tous les domaines (conservation, acquisition, formation, emplois, entretien des locaux et équipements…), à la marchandisation des locaux, des missions (numérisation par exemple).

Alexandre (30 ans), PLP Génie Mécanique Construction.

Je travaille au LPO Jean Jaurès d’Argenteuil dans le 95. Depuis mon arrivée dans le département (suite à son année de stage dans l’académie de Bordeaux), je suis TZR (titulaire remplaçant). Je suis titulaire d’un master en calcul et conception de structures et c’est par vocation que je me suis dirigé vers l’enseignement alors que je pouvais être ingénieur dans le privé. J’ai fait partie de la cohorte de profs qui n’a pas eu de formation et se sont retrouvés stagiaires 18h avec 7 semaines en immersion et après les vacances de la Toussaint seulement une journée de formation par semaine. Mon tuteur, après quelques changements, était lui aussi un TZR et n’était là que 3 jours par semaine. Lorsque je arrivé dans l’académie de Versailles mon problème a été de trouver un appartement je n’ai pas su tout de suite que j’étais affecté à l’année : pour trouver un logement à prix décent car l’indemnité de logement n’est que de 60 € et les salaires sont faibles.

Je me suis syndiqué dès la première année, en mars. Mon père est militant FO à France Télécom mais c’est ma rencontre avec le secrétaire départemental de la CGT Educ’Action 95 qui a accéléré les choses. En effet, dans le lycée, c’est la CGT qui fait le travail et puis je partageais les mêmes idées. Au départ sur l’académie de Bordeaux j’ai eu l’impression que c’était un peu un désert syndical chez les stagiaires, je me suis retrouvé à aider les autres même si j’en savais à peine plus.

En 2013-2014, je me suis investi avec d’autres jeunes syndiqués, avec volonté de continuer et pérenniser le réseau CGT déjà bien implanté dans le lycée. Depuis on continue le travail de terrain et de base, avec une intervention auprès de nouveaux collègues en début d’année pour faire connaître la Cgt. Il y a beaucoup de contractuels qui peuvent avoir du mal à se syndiquer par peur de se faire sanctionner et de renforcer la précarisation de leur situation. Aujourd’hui il y a 30 syndiqués CGT sur 170 profs. Il y a toujours eu une trentaine de syndiqués au lycée Jean Jaurès. Même avant mon arrivée.

Depuis cette année, je suis au bureau du Syndicat Départemental avec 2h de décharge mais mon implication repose aussi beaucoup sur du temps militant. Les 2h de décharge permettent d’obtenir une certaine reconnaissance de l’administration en tant que délégué syndical.

En ce moment, bien sûr, le gros morceau de l’activité ce sont les élections professionnelles : il faut gérer les tournées de distribution du matériel, appeler les secrétaires de sections pour savoir où ils en sont dans la distribution, s’ils ont besoin de matériel... Organisation d’heure d’information syndicale dans les établissements où il y a de petites sections ou dans ceux où la CGT n’est pas présente. Je suis candidat sur la liste CAPA PLP.

Les jeunes collègues sont nombreux dans le 95 mais ils n’ont pas forcément une vision globale de leur établissement et ne pensent pas forcément à s’y investir. Il faut dire qu’il y a beaucoup.de néo-titulaires qui découvrent le métier et qui pensent surtout à bien faire leur travail devant les élèves. Il faudrait une vraie formation pour qu’ils ne pensent pas seulement au face-à-face prof-élèves. Pour le moment, ils ne s’intéressent pas forcément au droit du travail, à la qualification des personnels, au fonctionnement de l’établissement, à la vie de la communauté entière de l’établissement. Au quotidien comme militant on doit faire comprendre l’importance des luttes au niveau national qui même si les enjeux semblent loin des problèmes du quotidien. Etre élu CGT, c’est créer un rapport de force avec l’administration même si de trop nombreuses instances ne sont que consultatives. Ce travail est intéressant car il sert les collègues.

C’est pour ça que je suis candidat et pour faire bouger les choses. Je lutte pour plus d’égalité entre les différents corps d’enseignants, plus d’humanisme dans nos métiers. Il faut revoir le fonctionnement des établissements, mettre fin à la hiérarchisation des tâches pour mettre fin à l’élitisme qui règne dans l’éducation nationale. L’école est faite pour former des citoyens travailleurs et non des employés, elle doit être émancipatrice.

Clément (37 ans) CROUS 75

Je me suis syndiqué à 22 ans à la CGT. J’ai pris un poste à responsabilité à 24 ans : chef de cuisine. Cela a été difficile car mes collègues plus âgés ne se sont pas privés de me rappeler mon âge. Je me suis syndiqué à la CGT dès mon entrée dans les CROUS bien que cela n’ait pas été sans difficulté car la CGT CROUS ne voulait pas à cette époque syndiquer les stagiaires.

Je suis devenu SG du syndicat par défaut car personne d’autre ne voulait la place, ce qui est paradoxal, car il y avait eu de la méfiance vis-à-vis d’un jeune et nouveau syndiqué. Pour les prochaines élections, je suis en position éligible sur les listes CPR, CT du Crous de Paris, CT national des Crous. Mon engagement à la CGT est venu de manière toute naturelle car je suis né dans une famille militante (communiste et CGT) mais la CGT a été une nouvelle famille d’adoption et j’ai commencé à militer très jeune avec Jean Blard. J’ai fait ma formation syndicale sur le tas auprès d’autres militants comme lui ce qui a encore développé ma conscience politique.

La forte représentativité du syndicat aide pour militer car beaucoup d’acquis sociaux ont été obtenus par la CGT qui est le premier syndicat et le syndicat le plus ancien.

Pour ces élections professionnelles, je suis allé voir des personnels que je connaissais qui m’ont présenté d’autres collègues. C’est au contact des personnels qu’on peut rassembler. Il faut faire la différence entre ce qu’il faut faire " idéologiquement " et la réalité de terrain. Par exemple pour les journées de grève : cela ne sert à rien d’appeler à la grève s’il n’y a pas le rapport de force et qu’il n’y a aucune chance de gagner. Il faut faire ensemble ce qui nous rassemble. Je me bats aussi contre les agents qui dénigrent les intérimaires. Le premier travail des élus c’est de faire appliquer les textes, parfois même pour défendre l’entreprise pour qu’elle ne se mette pas dans la difficulté.

Dans une organisation syndicale, pour mettre les jeunes en responsabilité, il faut aussi que les plus anciens acceptent de laisser la place. Il faut faire comprendre qu’une personne peut redevenir simple militant après avoir été DS. Il faut comprendre les militants de base, leur donner les moyens de militer, le droit à la parole. Les élus ne doivent pas se couper de leur base. Il faire des cahiers revendicatifs, sans bureaucratie et que l’on ne devienne pas aussi déterminés que les patrons et les politiques.
Ce n’est pas parce qu’on est jeune travailleur ou retraité qu’on doit être laissé de côté. La somme des expériences d’une personne ne peut être réduite à son âge. Tout le monde doit avoir sa place à la CGT.

Anne

En tant qu’employés de la catégorie C en labo de chimie, nous n’avons pas de formation qui nous permettrait de mieux nous intégrer dans les programmes de recherche Les enseignants ont un très haut niveau de cette spécialité et ont du mal à nous encadrer du fait de l’écart professionnel entre eux et nous.

Ces mêmes personnes qui nous encadrent, malgré leur haut niveau scientifique, n’ont pas forcément les qualités requises d’encadrement. En effet le management humain repose sur des savoirs spécifiques qui leur font défaut, cela a des conséquences néfastes évidentes dans le travail au quotidien où nous avons de la difficulté à trouver notre place. Le manque de moyens entraîne des dérives multiples qui vont du manque de matériel pour réaliser son travail au quotidien à des impacts plus sévères pour notre sécurité à tous : bureau dans les laboratoires où se trouvent des produits toxiques, mauvais état de certains équipements …

Tout cela en contradiction avec les règles les plus élémentaires de sécurité devant être respectées. Nous ne sommes plus au temps de Pierre et Marie Curie qui ont donné leurs vies pour la science, pour notre bien-être à tous !!! Comme tous nos camarades fonctionnaires, nous payons un cher prix à la crise au travers de notre revalorisation salariale inexistante depuis plusieurs années.

Ce que j’attends des élus du personnel est une collaboration intensifiée avec le CHSCT afin de faire progresser rapidement les conditions de sécurité au travail, afin de faire a minima les règles prévues. J’attends une collaboration accrue avec la direction des établissements et les élus du personnel afin de mettre en place une amélioration de vie professionnelle.