Syndicat CGT du CIRAD

  Cirad : La CGT progresse de 8 points lors des dernières élections

 

Du 9 au 16 décembre 2020 se tenaient les élections des 6 représentant.e.s des salarié.e.s au conseil d’administration du Cirad, qui comporte 18 membres. En recueillant 32,6 % des suffrages, la CGT-Cirad obtient son meilleur score à une telle élection.

Le renouvellement du conseil d’administration sera aussi celui de la direction générale du Cirad. L’actuel PDG verra son mandat se terminer mi-janvier, alors qu’une nouvelle DRH, débauchée du secteur privé – l’actuelle DRH adjointe a fait ses classes à la Poste, arrivera peu après. Durant ces 8 années de mandat, la direction générale a dû gérer un déficit budgétaire structurel consécutif à l’absence de revalorisation de la dotation de l’Etat depuis 2008. Pour maintenir à l’équilibre le budget du Cirad, qui inclut les salaires, la réponse a été : une diminution des effectifs (- 130 salarié.e.s, soit - 7,5 %, sur la période), une stagnation salariale (augmentation cumulée de la valeur du point, qui détermine le salaire de base, de 1,9 % en 8 ans contre 5,5 % pour l’inflation), et une course effrénée aux ressources contractuelles, notamment en créant une marque Cirad’Innov ou une direction pour le … Marketing de la science (sic).

Durant cette période, la CGT-Cirad s’est singularisée dans le paysage syndical par un positionnement intransigeant sur les questions d’égalité entre les salarié.e.s, que ce soit sur des questions d’égalité entre les femmes et les hommes, ou sur le dossier emblématique de la « convention unique ». Depuis la création du Cirad en 1984, les salarié.e.s des Doms et de la « métropole » dépendaient de deux « conventions collectives » différentes, entraînant des structures de rémunération, et donc de niveaux, de salaires différentes au sein des collectifs de travail ! L’accord d’entreprise de 2015, appelé par la direction « convention unique » et que la CGT-Cirad n’a pas signée, a fusionné les textes, sans régler le problème de fond, maintenant des différences salariales au sein des mêmes collectifs, selon que l’on soit considéré comme « en mobilité » ou « rattaché » à un DOM. Mais aussi, par un militantisme résolument tourné vers les salarié.e.s, avec l’organisation d’assemblées générales et d’actions collectives sur la situation économique du Cirad, et en particulier sur les salaires ou encore sur l’éthique de ses partenariats avec le privé, avec la diffusion de tracts et messages électroniques, appelant notamment aux mobilisations, et l’organisation d’assemblées générales pendant toute la durée de la mobilisation pour la défense de notre système de retraites, ou pour une autre loi de programmation de la recherche. Le nombre de syndiqué.e.s à la CGT-Cirad a significativement augmenté, aboutissant à un rajeunissement de notre effectif.

La CGT-Cirad a aussi maintenu le lien avec nos collègues pendant le confinement du printemps, par la mise en place d’un site intranet. Ces élections de fin 2020 s’annonçaient comme particulières, car intervenant dans une période de télétravail généralisée. Pour mener une campagne la plus conviviale possible, la CGT-Cirad a décidé de faire campagne sous la forme de 4 clips de campagne, mêlant des moments d’autodérision et des interviews des candidat.e.s expliquant « qu’est-ce qu’un syndicat ? », « quelle est la particularité de la CGT ? », « qu’est-ce que le conseil d’administration ? » ou encore « que défendra la CGT dans la prochaine mandature ? ».

Si la participation à ce vote électronique a été à peu près la même qu’en 2015 (de l’ordre de 43 % contre 49 % en 2010), la CGT-Cirad a obtenu 32,6 % des votes, soit une progression de 8 points par rapport aux scrutins précédents (24,1 % en 2010 et 24,8 % en 2015). Ainsi, la CGT-Cirad s’est positionnée à seulement 22 voix de la CFDT, historiquement largement majoritaire au Cirad (39,2 % en 2010, mais 34,8 % en 2015 et 35,5 % en 2020). Les 2 autres organisations syndicales représentatives, l’Unared CFE/CGC et la CFTC, avaient décidé de faire liste commune (comme depuis quelques années pour les élections professionnelles). Elles ont obtenu un score de 26,7 %, bien en deçà de l’addition des scores obtenus individuellement (25,3 % et 11,6 % en 2010, et 17,5 % et 10,4 % en 2015). Lors de ces élections, la CGT-Cirad est même passée en tête chez les non-cadres (38,7 % contre 33,0 % pour la CFDT et 21,8 % pour l’alliance Unared CFE/CGC-CFTC), dans un contexte où les non-cadres sont de moins en moins nombreux (ils et elles représentaient 37 % des salarié.e.s en 2010 et moins de 28 % en 2020) et se sont largement abstenu.e.s (participation de 25,8 %).

La CGT-Cirad conforte ses deux élu.e.s sortant.e.s, qui s’attacheront à intéresser les salarié.e.s du Cirad aux discussions tenues au conseil d’administration, qui, jusque-là, sortent peu du velours des salons feutrés du siège du Cirad, sis dans les beaux quartiers parisiens. Plus largement, ce score nous conforte dans notre démarche syndicale au plus près des salarié.e.s, que nous devons maintenir et renouveler, dans un contexte budgétaire tendu (de plus en plus d’engagements contractuels et de moins en moins de salarié.e.s pour les réaliser) et avec une gouvernance typique des EPIC de recherche – les évolutions des conditions de travail et de rémunération sont négociées selon les modalités définies par le code du travail de droit privé, mais après un cadrage strict des ministères de tutelle.

Notre pari : les choses évolueront lorsque les salarié.e.s entreront réellement dans la bataille. Nous ne ménagerons pas nos forces pour que cela advienne !