Campagne contre l’extrême-droite : fiche n°9 - Protection sociale
La préférence nationale : socle de la protection sociale
Le noyau dur du programme de Marine Le Pen est conforme aux orientations d’extrême droite du FN : son socle est la préférence nationale. À celui-ci s’amalgament d’abord des propositions tirées des revendications du patronat, qui visent notamment à satisfaire les dirigeants de PME, et, ensuite, des propositions destinées aux salariés. Enfin, rien n’est dit de cohérent sur la manière dont ces mesures seraient financées.
Le socle de la « préférence nationale »
On retrouve les propositions classiques du FN :
- supprimer l’aide médicale d’État qui permet de soigner les personnes sans-papiers, sous condition de stabilité de résidence et de ressources ;
- conditionner le versement du minimum vieillesse (à présent dénommé Aspa) à la nationalité française ou à 20 ans de résidence sur le territoire national ;
- mettre en œuvre « une vraie politique nataliste » réservée aux familles françaises.
- Dans la même veine, on trouve d’autres propositions :
- instaurer une « prime de pouvoir d’achat » à destination des bas revenus et des petites retraites (moins de 1 500 € par mois). Cette prime serait financée par une contribution sociale de 3 % sur les importations ;
- relever le numerus clausus des études médicales « pour éviter le recours massif aux médecins étrangers et permettre le remplacement des nombreux départs à la retraite prévus » ;
- supprimer la directive européenne « détachement ».
Des mesures destinées aux patrons, notamment ceux des PME
Un certain nombre de mesures s’adressent directement aux patrons des PME et visent à séduire cet électorat :
- « baisser les charges sociales des TPE-PME de façon lisible et significative », les conditionner au maintien de l’emploi et y intégrer le CICE ;
- exonérer totalement les PME de cotisations sociales pour la première embauche ;
- réformer le compte pénibilité jugé « inapplicable dans sa forme actuelle » ;
- créer un bouclier social pour les travailleurs indépendants, en leur proposant le choix de s’affilier au régime général ou de conserver la spécificité de leur régime « après une refonte totale du RSI ».
Des mesures apparemment « de gauche »
Le programme du FN met en avant des mesures qui ont pour objet de s’acheter une image pseudo-sociale pour attirer l’électorat populaire, mais dont l’inspiration relève de la logique patronale. La plus emblématique de ces mesures est le retour de l’âge légal de la retraite à 60 ans avec 40 annuités de cotisation pour percevoir une retraite à taux plein.
On trouve également un ensemble de mesures qui concernent la santé :
- garantir la sécurité sociale pour tous les français ainsi que le remboursement de l’ensemble des risques pris en charge par l’assurance maladie ;
- renforcer le contrôle des « fraudeurs », notamment en instaurant une Carte vitale biométrique ;
- lutter contre les déserts médicaux ;
- maintenir au maximum les hôpitaux de proximité et augmenter les effectifs de la fonction publique hospitalière ;
- baisser le prix des médicaments coûteux en développant les génériques ;
- créer un « 5e risque de Sécurité sociale » consacré à la dépendance ;
- revaloriser l’Allocation adulte handicapé.
Un programme qui n’est pas financé
Rien n’est dit de cohérent pour financer ce programme, en particulier pour le retour de la retraite à 60 ans. Au contraire, le FN propose de nouvelles baisses de « charges » pour satisfaire aux injonctions patronales.
Au chapitre financement, on trouve surtout la suppression de l’aide médicale d’État, diverses actions de luttes contre la fraude – Carte vitale biométrique fusionnée avec la carte d’identité et « lutter contre la gabegie financière » – et l’investissement dans le numérique.