RetraitéE - continuité syndicale Société

 QU’EST CE QUE L’INFLATION ET COMMENT LA COMBATTRE ?

 

En économie libérale, l’inflation est une augmentation persistante des prix, des biens et des services pour des raisons conjoncturelles. Keynes y a apporté une autre définition « une augmentation de la demande par rapport à l’offre ». A chaque période d’inflation, les libéraux luttent contre les revendications de rattrapage des salaires sur les prix argumentant que l’augmentation des salaires est source d’inflation et certains milieux progressistes préconisent de cibler l’indexation totale des salaires sur les prix.

Or beaucoup de théories ne remettent pas en cause l’inflation dévorante du capital dans la lutte contre la chute tendancielle du taux de profit. Le débat qui consiste à caractériser l’inflation comme un conflit de répartition entre salaires et profits doit être dépassé si on veut lutter efficacement contre les phénomènes structurels et conjoncturels d’inflation et sur les outils des autorités monétaires sur la stabilité des prix.

Les revendications pour les augmentations de salaires et de pensions, outre qu’elles sont légitimes et urgentes, sont aussi des rapports de force face au capital. Les boucliers tarifaires sont intenables car ils sont payés par les finances publiques et donc les citoyen-nes. Il faut donc cibler les progressions des taux de marge des industriels.

Lutter efficacement contre l’inflation, c’est s’attaquer aux taux de marge des entreprises et à leurs taux
de profit. La lutte pour les augmentations de salaires, et donc la juste rémunération de la force de travail fait partie de ce combat capital/travail.

Pour combattre l’inflation, il faut des mesures structurelles : la question des salaires doit être posée en grand angle avec la formation, la reconnaissance des qualifications, l’organisation du travail, le sens du travail et la réduction du temps de travail. La place de l’entreprise dans la société doit changer et ne doit plus être sous le contrôle du patronat.

Augmenter les salaires et les pensions, c’est redonner un souffle à l’économie qui est minée par la baisse de consommation avec un risque sérieux de récession. Mais l’inflation est aussi liée à l’enflure des marchés financiers. Alors il faut reprendre le pouvoir sur l’argent des banques et sur le pouvoir monétaire de la BCE.

Il faut donner une nouvelle destination à la création de monnaie : répondre aux besoins en emplois, en salaires, en retraites, financer les services publics et la transition écologique.

La CGT a une proposition forte : une politique monétaire sélective qui favorise salaire, emploi, social, services
publics, environnement et qui durcit la spéculation financière.

Si on admet que l’inflation actuelle est une des manifestations dans la longue crise du capitalisme qui s’est installée depuis les années 70, alors seule une réponse systémique est capable de la juguler comme la création
d’une monnaie commune alternative à l’hégémonie du dollar et une transformation radicale du FMI.

Alain Bariaud
UFR FERC