Animation et éducation populaire Sport SNPJS CGT

 Parole à ... Pierre Mourot

 

Chargé des évènements et sous-traitance nautique de l’école nationale de voile et des sports nautiques et membre nouvellement élu de la Commission exécutive fédérale.

Peux-tu nous parler de ton parcours, comment as-tu croisé la CGT ?

Je suis né au siècle dernier dans le grand Est à Nancy. Petit fils d’un prof de lettres, mon grand-père m’a recommandé très vite la lecture du Petit Prince, de Jules Verne, de Moby Dick et de tant d’autres récits d’aventure. Le monde de la mer a très vite embrasé mon imaginaire. A 16 ans, j’ai tanné mes parents pour qu’ils m’inscrivent aux Glénans. Parti pour 15 jours j’ai fini l’été sur les îles, me faisant recruter au pair. De suite j’ai pressenti que la mer était mon milieu, mon univers nécessaire. Des sélections à la Coupe de l’América m’ont fait rencontrer la régate. Dès lors le marin s’est muté en sportif. Parallèlement, pour vivre, j’ai passé différents diplômes.

En 2003 je prends mes fonctions de prof de sports à l’École Nationale de Voile, je suis en charge d’entrainements et de la gestion des matériels nautiques et des ateliers. Bien que super heureux de reprendre mon vrai métier d’éleveur de champion·nes, je constate que la Fonction publique peut être extrêmement violente et injuste avec certains personnels et j’adhère au SNPJS (Syndicat National des Personnels Jeunesse et Sports). En 2004 je débute les premiers mandats : CTEP et CHSCT.

Une fois impliqué, à force de travailler sur les dossiers, la réglementation ainsi qu’à la défense de cas individuels et collectifs, j’intègre différents groupes de travail de la CGT. Je siège également au CTM du Ministère des Sports et je participe aux instances et travaux de la Branche Sport.

Comment conjugues-tu valeurs du sport et valeurs de la CGT ?

Les valeurs de la CGT et les valeurs du Sports ne cessent de se rencontrer et se mêler. Une voie vers l’Émancipation : le sport oblige la prise en main personnelle des efforts que l’on fournit pour atteindre nos objectifs dans la pratique de la compétition comme du loisir. On y apprend le gout de l’effort, l’implication dans le temps long. Il nous apprend à nous connaitre mieux dans nos forces et nos faiblesses. Il nous aide à grandir tout au long de la vie, de l’enfance à l’âge mur.

L’engagement collectif : en effet le sport est une pratique sociale qu’il soit individuel ou collectif. Les équipements, les stades, les gymnases, les pistes sont bâtis et pris en charge quasi exclusivement par la collectivité. Il en est de même pour les locaux des clubs, qu’ils soient associatifs, d’entreprises, municipaux.

La pratique elle-même est nécessairement collective (même dans les sports individuels !). Pour pratiquer le sport, les éducateur·trices sont nécessaires pour apprendre, les entraineur·ses pour progresser et performer, les technicien·nes pour entretenir le matériel et les équipements, les bénévoles et professionnel·les dirigeants ou petites mains pour organiser les pratiques. Le sport est, du coup, nécessairement un bien commun.
Par externalité il participe à augmenter le bien-être, la santé de toutes et tous.

La fédération, notamment depuis son dernier congrès, a fait le choix d’accentuer ses efforts pour se déployer dans le champ du sport : pour toi quels en sont les enjeux ?

La FERC lors du 13ème Congrès a mis la structuration du Sport dans son programme. Oui il est nécessaire d’offrir une structuration claire aux travailleur·ses du sport. Leur proposer de se regrouper, au sein de la FERC, qu’ils ou elles soient indépendant·es, salarié·es d’association ou du privé ou cadre d’État. Il est important de réussir cette structuration car au-delà de la nécessaires défense sectorielle, c’est bien les bénéfices sociétaux par le sport que de nous devons viser.

Avec la perspective des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, pour lesquels la CGT a pris l’initiative de proposer une Charte Sociale : la Confédération se réapproprie le sujet sportif. Le sport sera pour quelques années dans la lumière.
C’est une fenêtre et une opportunité de remettre en avant le sujet de l’Éducation Populaire et de rendre meilleure notre société.