Lutte contre les discriminations Société Femmes mixité

 Le 7 avril, journée mondiale du travail invisible

 

Chaque mois, la Fédération de l’Éducation, la Recherche et la Culture CGT s’associe à une journée internationale pour alerter sur les conditions de travail et de rémunération des femmes, mais aussi sur les questions d’éducation, de recherche, et de culture qui construisent les changements de société nécessaires à une véritable et réelle égalité entre les femmes et les hommes au travail.

Depuis 2001, l’AFEAS (Association féminine d’éducation et d’action sociale) œuvre au Canada pour que le 1er mardi du mois d’avril soit une journée de réflexion et de revendication sur le travail invisible. Cette Journée mondiale du travail invisible doit être en effet l’occasion de dénoncer une inégalité persistante et quotidienne entre les femmes et les hommes dans notre société.

Les féministes matérialistes furent les premières, en France, dans les années 1970, à soulever la question essentielle des tâches ménagères et de leur inégale répartition entre les femmes et les hommes dans notre société. Ce sont elles qui ont créé le terme de « travail domestique » pour mettre en lumière l’ensemble des tâches réalisées gratuitement par les femmes en raison de leur rôle dans la société, la famille, le couple. Répartition profondément inégalitaire qui révèle les traits d’une société patriarcale dans les moindres replis de notre quotidien.

Même si le contenu de ce « travail domestique » a évolué depuis cinquante ans et que son poids varie selon la classe sociale à laquelle on appartient (possibilité de sous-traiter certaines tâches contre rémunération), tous ces travaux essentiels et si peu valorisés continuent pourtant d’être pris en charge presque « naturellement » par les femmes, à la faveur d’une mystérieuse « prédisposition » pour la vaisselle et la cuisine !

Aujourd’hui on parle de « travail invisible » pour encore et toujours sortir de l’ombre un travail non reconnu et non rémunéré et englober dans cette notion toutes sortes de tâches réalisées gratuitement par les femmes sur leur lieu de travail, dans la société. Au bureau, par exemple, lors de la pause, qui le plus souvent prépare le café et lave ensuite les tasses ? Qui a pensé à faire livrer des pizzas quand une réunion s’éternise ? Alors qu’elles occupent des emplois moins bien rémunérés, elles sont souvent aussi, à titre gratuit, personnes aidantes auprès d’un parent vieillissant ou d’un·e proche malade. Les femmes peuvent ainsi cumuler travail salarié, travail domestique et soin à la personne dans une même journée…

Dans un ouvrage intitulé Travail invisible. Portrait d’une lutte féministe inachevée, dirigé par Camille Robert et Louise Toupin (Éditions du remue-ménage), les autrices estiment que les ménagères ont été les grandes oubliées du mouvement féministe. Pour Camille Robert, alors que « toutes les femmes sont des ménagères, il n’y a pas eu de victoire significative du mouvement féministe sur le front du travail invisible par rapport aux autres dossiers féministes ». Une étude de l’INSEE réalisée en 2015 montre que le travail domestique gratuit représente deux tiers du temps de travail des femmes. Chez les hommes, c’est seulement un tiers, pour deux tiers de travail rémunéré, reconnu et valorisé. Et il apparaît également dans cette étude que les tâches les plus répétitives, ingrates et peu créatives des tâches ménagères incombent surtout aux femmes.

Il n’y aura pas d’égalité femmes/hommes sans conquêtes politiques et sociales telles que la création d’un véritable congé parental égal pour les deux parents, l’égalité salariale entre les femmes et les hommes, la valorisation des métiers dits « féminins ».

La FERC-CGT rappelle :
  • qu’elle combat le système patriarcal, fondé sur une domination des hommes sur les femmes et toute forme de discrimination.
  • Qu’elle lutte pour l’égalité filles-garçons et dénonce les stéréotypes de genre.
  • Qu’elle défend l’accès des femmes aux postes de responsabilités dans tous les métiers et à tous les niveaux.
  • Qu’elle revendique l’égalité salariale et professionnelle.