RetraitéE - continuité syndicale UFR

 Gare à la génération Baby-Boom !

 

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Les 9 organisations syndicales de retraité·es (CGT, FO, CFTC, CFE-CGC, FSU, Solidaires, FGR-FP, LSR, Ensemble & Solidaires-UNRPA) donnent une suite aux mobilisations du 28 septembre 2017 (80 000 manifestant·es) et du 15 mars 2018 (160 manifestations et plus de 200 000 manifestant·es) en appelant à une nouvelle journée de mobilisation et de manifestations le 14 juin 2018.

La colère

La colère montante manifestée par les retraité·es le 15 mars répond à une accumulation d’attaques menées à leur encontre par les gouvernements successifs Hollande/Macron depuis le printemps 2014 : gel des pensions, création ou augmentation de taxes, suppression de dispositions fiscales spécifiques, etc.

Depuis son installation à la présidence de la République, E. Macron n’a cessé de faire la sourde oreille aux revendications des retraité·es en les brocardant comme des « privilégié·es ». Et cerise sur le gâteau : la hausse de la CSG qui ampute très fortement le pouvoir d’achat de la majorité des retraité·es.

L’ampleur d’une mobilisation

L’ampleur de la mobilisation des retraité·es depuis septembre n’aura échappé à personne. Cette mobilisation va bien au-delà de leur périmètre revendicatif. Les retraité·es ont été partie prenante dans toutes les manifestations contre la loi « travail », les ordonnances, les journées de mobilisation Fonction publique des 22 mars et 22 mai, aux côtés des cheminot·es, solidaires des personnels des EHPAD, etc.

En effet, les retraité·es prennent de plus en plus conscience que les attaques répétées du gouvernement Macron et du patronat contre le monde du travail (code du travail, salaires, conditions de travail, remise en cause des services publics, sécurité sociale…) et les conquis sociaux (1936-1945) les concernent aussi au premier chef.

Le passage du témoin intergénérationnel

Il n’apparait pas inutile de rappeler le potentiel de force représenté par les retraité·es aujourd’hui : capacité de mobilisation face aux attaques dont ils·elles sont l’objet, résistance face aux remises en question systémiques conjuguées des conquêtes sociales, fruits de plus d’un siècle de luttes ouvrières.

Un autre potentiel non négligeable : le volume et la place des retraité·es depuis une décennie, la fameuse génération Baby-Boom.

Les Baby-boomers, appelés aussi Mamy ou Papy-boomers ont entre 50 et 75 ans et représentent près de 15 millions de Français·es. Ils·elles sont nés après la Seconde Guerre mondiale, ont eu 20 ans dans les années 60 et ont été profondément marqués à des titres divers par mai 68. Ils·elles ont été témoins, voire acteurs ou actrices des luttes sociales conquérantes. Chaque année depuis 2006, ils·elles sont environ 700 000 à prendre leur retraite.

L’expérience militante de cette génération est un atout fondamental pour la CGT. La continuité syndicale passe aussi par le passage du témoin intergénérationnel. Le lendemain de la journée sans cheminot·es du 14 mai, Guillaume Pepy, PDG de la SNCF, déclarait sur une chaîne TV à propos des « débordements » des grévistes :
« Ce n’est pas l’esprit cheminot. Il s’agit d’actes commis par des éléments extérieurs à la SNCF : les étudiants et les retraités… »

De tels propos en disent long sur les appréhensions du patronat et du gouvernement quant aux capacités de résistance de la génération Baby-Boom.