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 « Féminisme et syndicalisme CGT, pratiques militantes et revendications dans le champ de l’Éducation, la Formation, la Recherche et la Culture »

 

Colloque de l’Institut d’Histoire Sociale le 9 juin 2022

Prendre conscience

Évolution des pratiques militantes de 1944 à 1985

Il y a des échos très forts entre les luttes des femmes dans l’histoire de la FERC CGT et celles menées actuellement dans notre syndicat, voilà l’enjeu de la présentation de C. Hamon et d’A. Vrignaud, président de l’IHS.

En effet, les pratiques militantes que nos camarades ont identifiées dans les archives ressemblent bien aux nôtres. Si les conférences des femmes (1958-1985) ont pris d’autres formes aujourd’hui, elles étaient le lieu de revendications féministes et syndicales. On y distingue 4 thématiques : égalité des salaires ; formation professionnelle des filles ; condition féminine et partage des tâches ; maternité et sexualité.

Comprendre

Le parcours de Danièle Kergoat, sociologue et directrice de recherche honoraire au CNRS, cégétiste, est celui d’une combattante. Elle a dû se battre pour que soit reconnu le bien-fondé de ses recherches sur la division sexuelle du travail et pour créer un laboratoire de recherche, le GEDISST (Groupe d’étude sur la division sociale et sexuelle du travail). Mais sa pugnacité nous permet de disposer d’une réflexion qui articule féminisme et lutte des classes. Ses terrains de recherche en usine, ou dans les collectifs d’infirmières par exemple, révèlent entre autres deux points fondamentaux pour notre militantisme syndical : les revendications spécifiques du travail des femmes doivent être prises en compte dans les syndicats, sinon, elles s’organisent en collectifs. Les pratiques militantes des femmes sont variées, et ne peuvent qu’enrichir les luttes.

Autant de perspectives enthousiasmantes pour l’avenir !

Figures historiques

L’analyse statistique des figures répertoriées dans la Maitron par Sandra Gaudillère [1] nous montre que le travail est immense pour la reconnaissance des militantes qui ont fait l’histoire puisqu’il n’y a que 12 450 notices consacrées aux femmes pour 150 000 consacrées aux hommes. Marie Guillot (1880 1934), Josette Cornec (1886-1972), et Paulette Cavalier (1920-2017) ont la chance de figurer dans ce dictionnaire des mouvements ouvrier et social. Et leur présentation respective par Marie-Alix de Richemont [2], Marie Dagnaud [3] et Nadine Castellani [4] met en valeur des parcours de militantes qui, malgré les freins structurels liés à leur genre et à leurs engagements syndicaux, ont entraîné non seulement un élan dans la syndicalisation, mais aussi un travail de fond pour les droits des femmes. En effet, par leur exemple, par leurs réflexions à la fois politiques et pédagogiques et par leur courage, elles restent des figures édifiantes pour nos camarades.

Syndicalisme féministe : enrichir notre héritage

Le témoignage plus récent de Michèle Douville nous interroge bien sur notre capacité à créer les conditions d’un environnement non sexiste dans nos structures, élément incontournable pour que les femmes militent.

Comme le soutient Sophie Binet le syndicalisme féministe permet à la CGT de s’emparer de la revendication essentielle pour une égalité sociale : celle de l’égalité salariale réelle, dont l’obtention est à articuler avec des revendications propres aux conditions de travail des femmes.

Marie Buisson conclut que seul un volontarisme sans faille pourra garantir l’émancipation des femmes dans la CGT, au travail et dans la société.


[1Secrétaire nationale CGT éduc’action, co-animatrice de la Collective et co-animatrice du collectif femmes-mixité fédéral

[2co Secrétaire départementale SDEN 01

[3SD SDEN 29

[4Secrétaire académique Aix-Marseille, co-animatrice de la Collective