Formation professionnelle

 Contrat de Plan Régional de Développement des Formations et de l’Orientation Professionnelle

 

Déclaration commune CGT – FSU

Rattraper les retards en Région Centre Val de Loire en matière de formation initiale et de formation tout au long de la vie exigent d’autres moyens et d’autres ambitions !

Les acteurs sociaux ont été sollicités pour co-rédiger et ratifier un Contrat de Plan Régional des Formations et de l’Orientation Professionnelle pour la période 2016-2021. Ce contrat, encadré dans la sacro-sainte logique de réduction des dépenses publiques sous la dictée des directives européennes, n’est en fait que la déclinaison des politiques publiques mises en œuvre dans le pays.

Des politiques publiques pourtant lourdement sanctionnées au cours des deux dernières échéances électorales, mais que le Conseil Régional entend poursuivre.
Le Contrat de Plan qui nous est proposé ne règlera pas le problème de la formation et de la qualification professionnelles, qu’elles soient initiales ou continues.

La FSU et la CGT auraient souhaité une réelle ambition de l’État et des collectivités territoriales avec pour objectif une élévation générale du niveau de formation initiale et professionnelle des jeunes. Ce qui n’est pas le cas, alors que la population de la région est toujours moins formée que dans la moyenne du pays. Dans le contrat le niveau de qualification doit être calibré en fonction des besoins des entreprises des territoires, ce qui va entretenir voire aggraver les inégalités sociales dans la région. Les intérêts privés priment sur l’intérêt général : l’émancipation de tous par la formation tout au long de la vie !

Le Contrat de Plan laisse peu de place aux choix d’orientation des jeunes, puisque les domaines de formations proposées seront déterminés par les entreprises, en fonction de leurs besoins, et pour répondre aux nécessités de financement des CFA.
L’apprentissage est présenté comme la réponse à tous les problèmes, LA voie de réussite, et bénéficie de moyens importants, malgré la réalité des discriminations à l’embauche, des ruptures de contrat et des abandons, malgré les insuffisances des conditions de formation et de travail des apprentis. Les établissements scolaires, dont la mission de service public est d’accueillir tous les jeunes, sont les grands oubliés malgré les classes surchargées et la poussée des demandes d’inscription. Les signataires du contrat seront comptables des conséquences de tels choix sur l’avenir des jeunes.

Pas un mot dans ce Contrat de Plan sur la reconnaissance des qualifications obtenues suite aux formations.

Enfin, ce document est un bel exemple du LEAN management : « Tous les partenaires s’engagent, … » Comme si tous les partenaires avaient les mêmes moyens… ! Ce ne sont pas les syndicalistes de la CGT ou de la FSU qui embauchent ou pas les jeunes diplomé-e-s, les titulaires des CAP, des BEP, ce sont les employeurs. Tous les partenaires n’ont donc pas les mêmes responsabilités…ni les mêmes prérogatives.
La ré-industrialisation de la Région nécessite d’avoir d’autres ambitions pour former aux nouvelles technologies de l’Industrie les jeunes et les salarié-e-s, et pour élever les qualifications et les salaires.

Pour la FSU et la CGT, la formation doit répondre aux besoins de la population, pas à des intérêts corporatistes et particuliers. Le CPRDFOP ne crée pas les conditions pour résoudre les inégalités sociales qui touchent les salariés, la jeunesse, selon leur lieu de résidence, ou leurs revenus…

Les signataires du Contrat (État, Région, « partenaires sociaux » représentant les salariés et les employeurs) font le choix de l’austérité pour l’enseignement et la formation Professionnelle publique. Ils privilégient une conception de la formation qui doit se plier aux intérêts économiques locaux, au risque de faire éclater le service public de formation. La CGT et la FSU continueront de leur côté de lutter pour le progrès social.

Ce sont ces raisons qui nous conduisent à ne pas signer le Contrat de Plan qui nous est proposé.

Orléans, le 7 juillet 2017