Formation professionnelle SN CGT AFPA

 Colloque réussi pour les « 70 ans de l’AFPA »

 

Comme nous l’avions annoncé [Cf. Le Lien N° 186 & 188], un colloque dont le thème était « 70 ans de l’AFPA, la CGT et la Formation professionnelle », s’est déroulé le 17 novembre dans le patio, au cœur du complexe confédéral.
Philippe Martinez a ouvert les travaux. Ci-après, les extraits de son intervention.

« J’ai le plaisir et le privilège de vous accueillir dans ce patio Georges Seguy, au cœur de notre maison commune, pour ce colloque « Les 70 ans de l’AFPA, la CGT et la formation professionnelle ». […] nous avons souhaité collectivement célébrer le Décret du 9 Novembre 1946, signé par notre camarade métallo, Ambroize Croizat, alors Ministre du Travail, décret qui fédérait dans une même structure sous tutelle de son ministère tous les centres de formation professionnelle, préfiguration de ce qu’est encore aujourd’hui l’AFPA. […] La CGT a toute légitimité à revendiquer la création de l’AFPA, même s’il est vrai que la date nous est contestée, comme nous est contestée d’ailleurs, la création de Sécurité sociale et je vous invite à voir l’excellent film, « la sociale ». […]
Alors c’est en toute indépendance, que la CGT a décidé de célébrer cet anniversaire. […] Nous avons donc, décidé délibérément de le faire presque entre nous, au sein de la CGT, tout en invitant des anciens stagiaires, des personnalités acteurs de la formation professionnelle en France et Clotilde Valter la Secrétaire d’Etat cet après midi […].
Mais à la CGT, lorsque nous convoquons l’histoire, ce n’est pas par nostalgie de paradis perdus et d’un quelconque passé radieux mais pour mieux éclairer le présent. Je ne prendrai qu’un exemple à l’AFPA. Depuis sa création, l’AFPA héberge gratuitement les stagiaires qui en ont besoin, sur le centre de formation. La CGT s’est toujours battue pour cette prise en compte globale du stagiaire et nous avons dû ferrailler, vous le savez, très dur, au cours de la dernière décennie pour maintenir cette offre globale. On nous opposait que l’AFPA devait « se recentrer sur son cœur de métier », […] comme dans tous les grands groupes, c’est-à-dire sur la prestation de formation […]. Et pourtant aujourd’hui la situation donne raison à la CGT, puisque restée maitre de ses hébergements, l’AFPA peut contribuer, en ce moment-même, à l’accueil de réfugiés dans plusieurs de ses centres, sur tout le territoire !
Une preuve parmi tant d’autres que si la CGT a un tort, c’est celui d’avoir raison trop tôt !
[…] Oui la CGT, fidèle à ses valeurs, a toute la sérénité nécessaire pour engager n’importe quel débat de société ! Et la capacité d’apporter des solutions pertinentes, comme en 1946 où pour reconstruire la France, il fallait en qualifier sa main d’œuvre, et pour transformer la société au service du plus grand nombre.
[…] C’est le sens que nous donnons à nos revendications socialement utiles parce qu’économiquement efficaces ! Comme lorsqu’Ambroize Croizat, crée l’AFPA, en même temps que la Sécurité Sociale, en application du programme « les jours heureux » du Conseil National de la Résistance. […] Cette double besogne de satisfaire les besoins immédiats des salariés ET l’ambition de transformer la société, nous l’assumons pleinement dans la CGT.
L’AFPA aussi a contribué, contribue et contribuera à ce double objectif. Donner une qualification à un travailleur ou une travailleuse, c’est lui ouvrir les voies de l’émancipation. C’est lui permettre d’exercer un ou plusieurs métiers, au sein de plusieurs entreprises, lors des choix qu’il fait tout au long de sa vie professionnelle.
A contrario, le patronat veut casser la qualification comme par exemple, dans la convention collective de la métallurgie et ne parle que « d’employabilité » concept étriqué, qui vise à des sous-emplois et toujours dans le court terme. Cet « adéquationisme » ne se faisant que dans l’unique perspective d’un salariat variable d’ajustement corvéable à merci aux crises successives !
[…] Pour nous, la double besogne, en ce qui concerne l’AFPA, c’est d’avoir un outil de service public de haut niveau pour accompagner à la fois les salariés et les entreprises face aux défis des mutations économiques et écologiques à venir. […] Nous sommes convaincus que l’AFPA en est parfaitement capable, pour autant que la volonté de le faire soit partagée par tous les acteurs :
Etat, Régions, patrons et salariés. Puisse cette journée, notre colloque y contribuer ! Je vous souhaite de bons travaux et une bonne journée dans cette belle maison de la CGT ! »