Enseignement Supérieur et Recherche Syndicat CGT du CIRAD

 CIRAD : vous reprendrez bien un peu d’austérité ?

 

Au Cirad, la dotation de l’état (représentant 74 % des ressources de notre établissement public de recherche) stagne depuis 2008, alors que les dépenses de fonctionnement et de salaire augmentent mécaniquement. La perte cumulée est de -70 M€ par rapport à l’inflation en 10 ans, aboutissant à une chute de nos effectifs (-200 en 15 ans), une stagnation de nos salaires (renforcée par un cadrage en deçà de l’inflation pour une perte de pouvoir d’achat estimée à -34 % en 30 ans) et une fonte de la trésorerie (le Cirad emprunte certains mois pour verser les salaires).

Alors que les collectifs de travail sont au bord de l’implosion, une nouvelle couche d’austérité est annoncée : le Cirad, dont la vocation est la recherche en partenariat pour le développement, doit économiser 2 M€ dans son dispositif de présence à l’étranger. Une lettre de nos ministères de tutelles (recherche et affaires étrangères) détaille précisément l’ensemble des mesures à mettre en œuvre pour aboutir à ces économies (bafouant au passage les modalités de négociation en vigueur dans un EPIC), alors que, dans le même temps, ces mêmes tutelles demandent au Cirad de renforcer sa présence à l’étranger, et en particulier au Sahel, pour y mener des actions de recherche/développement promouvant l’agriculture paysanne dans un contexte de changement climatique, favorisant la sécurité alimentaire, ou préservant la biodiversité.

Si les mesures d’accompagnement de notre présence à l’étranger méritent d’être revisitées, nous refusons que la seule boussole des futures négociations soit la nécessité de faire des économies. Dans ce contexte, la CGT-Cirad mène des actions, en intersyndicale, pour obtenir l’ouverture de véritables négociations, mais aussi pour informer et mobiliser l’ensemble des salarié·es dans la poursuite de l’AG et du rassemblement organisés début 2019 pour la défense de nos emplois et de nos salaires.