International

 Annulons la saison culturelle France-Israël !

 

« La marche du grand retour » commémore chaque année la Nakba (« catastrophe », en arabe). Cette manifestation est l’occasion de rappeler qu’il y a 70 ans, plus de 700 000 Palestinien·nes étaient chassés de leurs villages par les israélien·nes, avec la complicité de la quasi-totalité des puissances occidentales. Depuis le 30 mars, les habitant·es de Gaza ont organisé des manifestations massives pour dénoncer le blocus inhumain dont ils·elles font l’objet.

Quand « la seule démocratie du Moyen-Orient » tire à balles réelles sur des manifestant·es pacifiques…

Fort du soutien des états-Unis, Israël peut continuer impunément à ne pas respecter le droit international. L’état israélien a tiré à balles réelles sur les manifestant·es pacifiques de Gaza : bilan, plus d’une centaine de mort·es, plus de 3 500 blessé·es par balles. Au même moment, les états-Unis transféraient leur ambassade à Jérusalem, ville sous occupation depuis 1967, et mettait leur veto à une résolution du conseil de sécurité de l’ONU condamnant les crimes israéliens.

A Gaza se déroule un drame humanitaire, la majorité de ses deux millions d’habitant·es palestiniens vivent dans la pauvreté, coexistant avec un taux de chômage de 44 %, le plus élevé au monde selon les données de la Banque mondiale. 80 % de sa population dépend de l’aide internationale pour survivre.

Le manque de nourriture est aggravé par le fait que 90 % de l’eau de Gaza est impropre à la consommation humaine, et les Palestinien·nes sont tenus de payer 1,2 dollar par mètre cube, alors que les colons juifs en Cisjordanie paient 10 centimes de dollar…

La France célèbre la culture israélienne

Pendant les massacres de mai, le gouvernement français appelait Israël « à faire preuve de retenue »… Le 5 juin, c’est le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu qui est reçu avec les honneurs pour inaugurer la saison culturelle France-Israël. Cette initiative culturelle est une tentative de blanchiment de la politique coloniale, criminelle et d’apartheid du gouvernement israélien.

La culture permet à Israël de se faire passer pour un pays attractif, démocratique et respectueux des droits humains, quand en réalité le gouvernement israélien ne respecte pas le droit international, bafoue les droits des palestinien·nes, les dépossède depuis plus de 70 ans et massacre régulièrement les populations qui se battent pour leurs droits.

Une pétition est lancée pour demander au Président de la République l’annulation de cette saison culturelle. La FERC CGT soutient cette initiative. Parmi les premiers signataires : Ivar Ekeland, ancien président de l’Université Paris-Dauphine, ancien président du Conseil Scientifique de l’École Normale Supérieure, Eric Hazan, éditeur, Eyal Sivan, cinéaste israélien, professeur à Amsterdam University of Arts, Tardi, dessinateur, Dominique Vidal, journaliste et historien…

La campagne BDS, une campagne qui gagne

Alors que Macron déroule le tapis rouge au criminel de guerre Netanyahu, l’équipe de football d’Argentine a décidé d’annuler son match amical en Israël.
La campagne BDS a obtenu cette victoire en mettant la pression sur les joueurs et la fédération argentine : la star international Lionel Messi a notamment été directement interpellée par le footballeur palestinien Mohammad Khalil, dont la carrière s’est arrêtée lorsqu’il a reçu (d’un sniper israélien) un tir dans les deux jambes alors qu’il manifestait pacifiquement à Gaza.

Conclusion : le 5 juin, Macron reçoit Netanyahu, l’équipe d’Argentine annule son déplacement en Israël.