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 AFPA - Projet de loi de finances 2019 : l’arbre qui cache la forêt !

 

Sur le site du ministère de l’économie, le document de présentation du PLF 2019 annonce une fois de plus des choix budgétaires désastreux, avec 550 suppressions d’emplois à l’AFPA et 800 chez Pôle Emploi. Parmi les opérateurs de l’État, ce sont effectivement ceux du ministère du Travail (- 1 385 emplois) qui pâtissent le plus des efforts demandés par Bercy, puisqu’ils représentent à eux deux plus de 50 % des suppressions demandées pour tous les opérateurs !

Et « en même temps », l’État annonce vouloir « renforcer l’accompagnement et la formation des publics les plus éloignés de l’emploi » !

Voilà qui tombe bien puisque l’ordonnance n°2016-1519 du 10 novembre 2016 précise justement que l’établissement public AFPA « participe à la formation et à la qualification des personnes les plus éloignées de l’emploi et contribue à leur insertion sociale et professionnelle ». Comprenne qui pourra !

Au-delà de cette contradiction flagrante, il faut rappeler que cette saignée supplémentaire n’est que la continuité de ce que nous subissons depuis 2008, avec le non remplacement des départs en retraite, les ruptures conventionnelles et autres motifs de rupture (disciplinaires, licenciements, démissions...).

Effectifs Afpa ( ETP CDI)

  • 2008 : 9 649
  • 2019 : 5609
    Impact : -42%

Pour bien comprendre le coup de « canif » de l’année prochaine, il faut se représenter une région entière qui ferme, ou l’équivalent de 42 emplois en moins dans chacune des 13 grandes régions... Alors que les conditions de travail et la qualité de celui-ci se détériorent toujours plus ? Faut-il d’ailleurs se contenter de ce chiffre et considérer que le plan d’entreprise s’arrêtera là ?

« Ce n’est qu’un début, continuons....la destruction ! »

Nous pouvons aussi lire dans ce PLF (page 21), que « les efforts en matière d’emplois auront vocation à se renforcer dans les prochaines années et s’appuieront sur les résultats du processus de transformation « Action publique 2022 ». La trajectoire des effectifs sera articulée avec l’évolution des missions et de l’organisation des services publics. »

Mais de quelles missions, justement, parlons-nous ? A l’heure où le Contrat d’Objectifs et de Performance (COP) de l’AFPA n’est toujours pas connu, n’est-il pas étrange de définir en premier lieu un nombre d’emplois (minimum !) à supprimer plutôt que la stratégie à conduire, et donc d’ajuster ensuite les emplois en conséquence ? A moins que la stratégie soit uniquement celle d’un chiffre cible à atteindre, peu importe les missions à réaliser ?

Quel sera donc le chiffre final de ces suppressions ?
550 ? 1000 ? 2000... comme aperçu sur Agora ?

Quelle sera la prochaine étape ? Un coup de hache ? Après les efforts endurés depuis 10 ans, dont un gel des salaires qui n’en finit plus, la chute vertigineuse des emplois, le coup fatidique est-il pour l’automne comme l’annonçait la ministre ? Cette annonce du PLF 2019 serait-elle finalement l’arbre qui cache la forêt, comme le dénonce la CGT depuis plusieurs mois ?

Plus que jamais, la CGT considère que toutes suppressions d’emplois dans le Service Public de l’Emploi sont hors de propos quand les besoins sont criants, tant pour accompagner que pour former. Et ce n’est certainement pas un algorithme ou un smartphone qui pourront résoudre les difficultés rencontrées par des millions de personnes. Il s’agit au contraire de développer les moyens humains et de proximité afin de réaliser un travail de qualité pour toutes celles et tous ceux qui en ont besoin !

Comment mettre en œuvre l’ensemble du PIC et les aides associées du Pôle Emploi, si les opérateurs de ces deux structures voient leurs moyens se réduire ?

Au total, c’est l’ensemble du SPE qui est globalement remis en cause :

  • fusion expérimentale des Missions Locales et du Pôle Emploi (avant généralisation)
  • politique du contrôle au détriment de l’accompagnement des privé.e.s d’emplois
  • maillage territorial des centres AFPA menacé avec risque de ne plus pouvoir garantir l’égalité d’accès
  • volonté clairement affichée de détruire notre outil de travail

La riposte doit prendre de l’ampleur !
C’est avec tout le personnel que nous pourrons imposer d’autres choix !
UNISSONS-NOUS ET AGISSONS !